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Le distributeur de médicaments Intermedical Group se nourrit du "management par la confiance"
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Le distributeur de médicaments Intermedical Group se nourrit du "management par la confiance"

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Le distributeur de produits pharmaceutiques varois Intermedical Group prône un modèle de gestion de ses salariés qui s’éloigne de l’unique préoccupation du profit. Une philosophie également déployée au sein de sa principale filiale Intermed Exportation, première entreprise du Var labellisée "entreprise à mission".

Une partie de l’équipe d’Intermed Exportation, une filiale historique du groupe varois Intermedical — Photo : Intermedical Group

Basé à Hyères (Var), le spécialiste de la distribution de médicaments Intermedical Group prend le parti de ne pas se contenter de la seule rentabilité financière. "On peut avoir des performances économiques avec un management très proche des salariés", plaide ainsi Sébastien Lovy, le PDG de la PME de 200 employés et une quinzaine de filiales réparties en France (et une à Londres).

Au-delà des séances de massage, de la mise à disposition de salles de sport et de coachs, le management passe notamment par des mesures plus profondes. Comme la volonté de "faire participer tout le monde aux prises de décisions", dans une mouvance participative. "Concrètement, le magasinier sera impliqué, par exemple, dans le choix des cartons d’emballage et du scotch, car c’est lui qui les utilise, explique le patron. Ce n’est pas une gouvernance où un chef prend les décisions. Il y a un comité de direction avec un siège réservé à tous ceux qui ont des idées, des propositions. Nous décidons ensemble." Le système de responsabilisation collective, dénué d’une hiérarchie lourde, fonctionne tellement bien, selon le dirigeant, que des structures sont presque totalement autonomes. "Certaines entreprises du groupe vivent seules, les salariés gèrent."

Un chiffre d’affaires en hausse

Après avoir fait ses classes dans l'entreprise familiale au sortir de ses études, Sébastien Lovy est devenu majoritaire, en 2014, à la suite de son père, Robert Lovy, qui "dépannait les pharmacies en Afrique" en leur "envoyant des médicaments". Il en a fait une holding très compétitive aux multiples ramifications et métiers : elle achète les produits pharmaceutiques aux laboratoires, les revend en France, exporte dans le monde entier et développe aussi la prise de participation dans des pharmacies. Avec succès. Le chiffre d’affaires du groupe est en croissance, passant de 197 millions d’euros en 2020, à 247 millions d'euros en 2021 et probablement à 280 millions lors de cet exercice 2022. "Nous pourrions viser plus, mais le but de l’entreprise n’est pas uniquement de faire du profit. Elle a aussi une mission pour le bien commun", défend Sébastien Lovy. Et, derrière cette formule que d’aucuns pourraient qualifier d'utopique, ce ne sont pas de simples mots ou l’opportunisme d’une communication positive, promet-il.

Il en veut pour preuve la reconnaissance officielle très concrète de sa principale filiale Intermed Exportation, première entreprise du Var devenue "entreprise à mission". Ce statut, créé par la loi Pacte de 2019, permet à des entreprises d’affirmer, entre autres, leur engagement dans des objectifs sociaux et environnementaux. "On reverse 10% de nos résultats des associations. L’une de nos missions est de promouvoir ce modèle, détaille le patron. On peut gagner de l’argent sans exploiter les salariés, sans abîmer la planète. L’entreprise de demain aura un rôle sociétal."

"Extraterrestre"

Dans cette optique, Intermedical Group investit également dans des start-up "pour aider de jeunes entrepreneurs à se développer". C'est le cas notamment auprès de C2Care (soins en réalité virtuelle) à Toulon ou Teach on Mars (plateforme d'apprentissage nouvelle génération) à Sophia Antipolis. "Nous sommes très attachés aux relations humaines. Nous travaillons sur du long terme", souligne Sébastien Lovy, qui n’a pas toujours été bien vu de ses pairs, admet-il : "Jusqu’à la crise du Covid, j’étais un extraterrestre. C’est moins le cas depuis la crise sanitaire, avec les difficultés de recrutement que beaucoup d'entreprises connaissent."

Sa méthode porte largement ses fruits, assure celui qui est impliqué à titre personnel dans des structures sociales ou environnementales telles que la fondation Epic, la Serge Betsen Academy ou la fondation Solar Impulse. "En trente ans, je n’ai jamais eu de procès aux prud’hommes, confie le dirigeant. Nous prônons la promotion interne et cela fait parfois de belles histoires, à l’image de l’un de nos magasiniers qui a pris la tête d’une équipe de trente personnes."

Un modèle de management idyllique ? "L’un de mes soucis, c’est de veiller à ce que des salariés ne soient pas sur-impliqués, confie Sébastien Lovy. Les choix sont débattus, partagés, expliqués, donc le processus de décision est forcément plus long." L’une des difficultés consiste aussi à trouver le juste milieu sur la grille salariale afin que les employés, qui sont rémunérés, "un peu au-dessus du marché", ne restent pas uniquement dans l’entreprise pour des raisons d’argent, espère le responsable, "mais parce qu’ils s'y sentent bien, s’épanouissent, s’y éclatent".

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