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Le créateur de l'application de rencontres Waiter vise 5 millions d'euros pour se développer à l’international
Marseille # Informatique # Levée de fonds

Le créateur de l'application de rencontres Waiter vise 5 millions d'euros pour se développer à l’international

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La jeune société qui développe l’application de rencontre Waiter est accélérée par la société marseillaise P.Factory. Une levée de fonds est prévue pour la fin de l’année. Chronique de mise en orbite d’une start-up pas comme les autres…

— Photo : D.R.

« Waiter est l’application de rencontres qui a pour but de faire décrocher des applications de rencontres », confie en préambule l’un des deux fondateurs de la start-up, Sébastien Pigati. « J’étudie ce marché depuis 2016 et je me suis rendu compte que les gens passent de plus en plus de temps sur ce type de site, mais font de moins en moins de rencontres. Il y a saturation. Il était nécessaire de revenir à quelque chose de simple, qui crée du lien », ajoute-t-il avec enthousiasme. Ainsi, Waiter propose chaque jour à son utilisateur un choix de trois profils compatibles. « Nous demandons aux personnes de faire un vrai choix et de sélectionner une personne sur ces trois profils. Si l’autre personne a sélectionné l’internaute, la mise en relation peut se faire. Sinon, trois nouveaux profils seront présentés le lendemain. « Avec notre application, il faut être patient. D’où son nom, qui évoque, bien sûr, la notion de service, mais également, celui qui attend ».
La société a lancé depuis le début 2018 son application à Marseille, Paris et en Île-de-France. « Nous comptons aujourd’hui 150 000 inscrits et nous avons généré 75 000 rencontres. Nous peaufinons notre algorithme et nous travaillons avec les utilisateurs pour que les profils soient le mieux renseignés. Nous luttons également activement contre les faux profils, notamment par un selfie de contrôle fait en direct lors de l’inscription. Nous avons obtenu la bourse French Tech de Bpifrance pour notre système innovant de matching ».

Premier tour de table de 220 000 euros

Après avoir fait la preuve de son concept, la start-up s’est rapprochée de la société P.Factory afin d’être accélérée… « Nous sommes sur un marché très concurrentiel, risqué. Pour survivre, il faut non seulement prouver le "besoin marché" de notre solution, mais aussi faire venir les utilisateurs, les garder et les amener à payer pour générer du chiffre d’affaires ». Pas d’abonnement pour utiliser Waiter. « Nous avons voulu casser ce système qui conduit à vouloir garder le client le plus longtemps possible, alors que c’est contraire à l’idée même du service proposé ». Les ressources proviennent d’options multiples que l’utilisateur va pouvoir acheter afin notamment de pouvoir disposer de davantage de profils. Pour s’imposer sur ce marché, la start-up a besoin d’apports financiers et vise donc une levée de fonds de 2 à 5 M€. Un premier tour de table de 220 000 €, auprès de business angels et d’investisseurs privés, a été finalisé en mai dernier. « Nous avons montré que les bases sont saines. L’objectif est maintenant d’accélérer le développement en France et ensuite de faire nos premiers pas à l’international, en Europe et aux États-Unis ».
« Dans ce type de sites, ce qui compte c’est le nombre d’utilisateurs. L’objectif visé est de faire x10 par rapport à aujourd’hui et donc d’atteindre 1,5 million d’inscrits avec près de 750 000 mises en relation », souligne de son côté Patrick Siri, dirigeant de P.Factory qui accompagne Waiter, parmi les 120 start-up que l’entreprise accélère.

P.Factory : 120 start-up accompagnées en 5 ans

En cinq ans d’activité, la société P.Factory a accéléré 120 start-up, dont 46 ont levé des fonds. Au total 23 M € ont été réunis dont 15 M€ en capital et le reste en dette. « Beaucoup de start-up viennent à notre rencontre pour des besoins de financement. Il nous faut souvent reprendre au départ et expliquer qu’il faut avant tout faire la preuve du concept de son projet et obtenir de premiers chiffres d’affaires, même timides avant d’aller lever des fonds », précise Patrick Siri, qui a créé et dirige P.Factory avec Bertrand Bigay. « Il faut aussi arrêter de glorifier les levées de fonds. On parle davantage de cela que d’entreprises qui font du chiffre d’affaires. Parfois, les levées sont de vrais apports en capital, parfois c’est de la dette. Il y a beaucoup de marketing dans tout cela et il est important de rééduquer tout le monde. Il se crée des accélérateurs un peu de partout. C’est une activité qui doit se structurer ». Le fonctionnement de P.Factory est simple : l’accélérateur prend 5 % du capital et apporte 25 000 euros. Une somme qui permet d’enclencher un premier tour de table. « Notre prise de participation donne confiance à l’écosystème. Notre philosophie est de contribuer à améliorer l’entreprise ». En cumul, les start-up accélérées par P. Factory enregistrent 10 M€ de CA et emploient 200 salariés. « Il y a une vraie valeur ajoutée pour le territoire ».

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