La Raison d’être, consacrée depuis la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) de 2019, conduit l’entreprise à réfléchir à sa finalité, à ne plus considérer la recherche du profit comme son unique moteur et à repenser sa place dans la société. " La crise sanitaire liée au Covid a amplifié cette approche et amène les entreprises à reconsidérer leur sens… Le monde s’est grippé et il est inimaginable que nous revenions en arrière. Comme le dit Simon Sinek dans son ouvrage Start with Why, les clients n’achètent plus simplement " ce que l’entreprise fait ", mais " pourquoi elle le fait ", commente Alexandre Contencin, qui avec Guillaume Vigouroux, dirige l’agence de communication Marsatwork, qui compte 35 salariés et enregistre 5 millions d’euros de chiffre d’affaires. " La raison d’être, c’est la prise de conscience qu’une organisation peut avoir de ses enjeux sociétaux et environnementaux. C’est un véritable travail de fond", confirme de son côté Guillaume Vigouroux.
L’agence de communication Marsatwork s’est penchée sur le problème en 2015, alors qu’elle traversait une crise de croissance et que des choix de développement plus opportunistes que réfléchis, conduisaient l’entreprise dans une impasse. " Nous avons donc reposé les bases de la société et nous avons réorganisé la boîte, en renouant également le dialogue en interne. Nous avons alors retrouvé la croissance. Nous avons ensuite voulu faire bénéficier nos clients de cette démarche, qui a fonctionné pour nous. Nous avons donc structuré notre réflexion sur la Raison d’être. Nous basculons aujourd’hui d’un travail d’agence de publicité à une agence de conseil en stratégie et communication. Notre objectif est d’être l’un des leaders en France sur ce sujet de la Raison d’être ", poursuit le dirigeant.
Une démarche qui implique les collaborateurs
Marsatwork propose l’approche à l’opérateur d’habitat social Erilia qui l’avait contactée pour une problématique liée à la marque " employeur ". " L’idéal est quand l’entreprise a conscience d’une faille. Au travers de cette problématique précise, il est alors possible d’engager une démarche plus philosophique et introspective ". Le projet Raison d’être conduit à donner la parole aux équipes et à écouter les collaborateurs, de la base au sommet. " Cela prend du temps, cela prend au moins près de neuf mois, mais c’est essentiel. Pour Erilia, nous avons mené une cinquantaine d’entretiens et la définition de leur Raison d’être a réellement été faite avec la participation d’une centaine de collaborateurs. Un vote final a impliqué l’ensemble du personnel. L’analyse de données permet ensuite de mesurer ce que l’entreprise fait ". Pour le groupe Delta Assurances, la démarche a démarré depuis 2019. Le courtier marseillais, en forte croissance, notamment par croissance externe a vu ses activités élargies au-delà du simple métier d’assureur. " Nous voulions donner une cohérence au groupe et nous avons commencé à travailler là-dessus ", confie Benoît Lecat, dirigeant de Delta Assurances.
Aujourd’hui, l’approche sur la Raison d’être représente près de la moitié du chiffre d’affaires de Marsatwork.
