Alpes-Maritimes
L'Aéroport Nice Côte d'Azur poursuit ses investissements en vue de la reprise
Alpes-Maritimes # Transport # Conjoncture

L'Aéroport Nice Côte d'Azur poursuit ses investissements en vue de la reprise

S'abonner

L’objectif des Aéroports de la Côte d’Azur avant la crise sanitaire était d’accueillir 18 millions de passagers en 2023 et 21 millions en 2030. La plateforme azuréenne doit aujourd’hui se contenter de 4,5 millions de passagers. Pour autant, elle poursuit ses investissements pour répondre présent dès la reprise qui ne devrait pas se profiler avant 2022 voire 2023.

L’aéroport de Nice entrevoit une reprise de son trafic au niveau d’avant-crise en 2023-2024 — Photo : Olivia Oreggia

Les chiffres sont évidemment très mauvais. En 2020, l’aéroport Nice Côte d’Azur a perdu 10 millions de passagers (de 14,5 millions en 2019 à 4,5 millions) et "l’équivalent de 100 millions d’euros", la précisé Franck Goldnadel, président du directoire d'Aéroports de la Côte d'Azur (ACA), invité des 14e Rencontres Economiques et Territoriales de l'UPE06. L'année s'est clôturée sur un chiffre d'affaires à 132 millions d'euros, soit une baisse de 55 %. Et en ce printemps 2021, la reprise semble encore loin : la plateforme aéroportuaire enregistre 30 à 40 mouvements par jour, soit 20 % du trafic habituel, alors que la réouverture du terminal 1 n’est pas envisagée avant 2022.

80 % du trafic attendu pour 2022

Dans ce sombre tableau, Franck Goldnadel se veut pourtant rassurant. "Il ne s’est pas rien passé en 2020. Nous avons poursuivi nos investissements à hauteur de 40 millions d’euros en matière de sécurité, de mise aux normes et en matière environnementale."
C’est donc moins que les 70 millions d’euros habituels mais le signal est clair : la deuxième plateforme française (qui regroupe les aéroports de Nice, Cannes et Saint-Tropez, et 570 salariés) reste prompte à faire face au retour de l’activité et à jouer ainsi un rôle de "porte de sortie de la crise quand l’activité va reprendre", rassure le président du directoire nommé en septembre 2020.

Pour la reprise, la vraie, il faudra sans doute encore attendre 2023 voire 2024, mais les prévisions annoncent tout de même un trafic à 80 % du niveau de 2019 dès 2022. Avant cela, il y a la période estivale en ligne de mire. Alors que la vaccination avance et que l’Union européenne travaille au retour de la libre circulation, le président d’ACA prévoit 50 à 60 % du niveau de 2019 pour cet été. "Nous l’avons vu à Noël et au Nouvel an, dès qu’on redonne de la liberté de transport, il y a une appétence au voyage. Et les compagnies aériennes ont appris de cette crise, ont gagné en agilité et en flexibilité face aux mesures prises par les autorités. C’est une source d’espoir pour tous les acteurs économiques. Notre territoire est attractif, nous pouvons être un des aéroports à retrouver le plus rapidement possible le trafic d’avant la crise."

Un projet d'extension plus que jamais d'actualité

Pour cela, Aéroports de la Côte d’Azur table notamment sur son projet d’extension du terminal 2 (25 000 m2 supplémentaires), auquel s’opposent des associations de défense de l’environnement. "Ce projet est fondamental pour accueillir toujours mieux nos clients et encore plus en intégrant les mesures de distanciation liées au Covid qui, selon moi, devront perdurer au-delà de la crise actuelle. Il y va de l’attractivité du territoire. Je veux que l’aéroport soit un outil d’aide à la reprise économique globale du territoire, pas un frein", plaide Franck Goldnadel.

Un enjeu partagé par l'UPE 06 qui a rappelé son soutien par la voix de son président Philippe Renaudi, et par la CCI Nice Côte d’Azur, actionnaire à 25 % d’Aéroports de la Côte d'Azur (la Caisse des Dépôts à 8 %, la Région Sud, le Département des Alpes-Maritimes et la Métropole Nice Côte d'Azur à 1 % chacun sont également au capital). "L'aéroport est un outil majeur de la relance pour attirer des entreprises et valoriser le business sur notre territoire. Arrêter les investissements n'est pas une option envisageable, il faut au contraire les poursuivre, peut-être les adapter, mais on ne peut pas se permettre une qualité d'accueil limitée", a ainsi souligné le président de la chambre consulaire Jean-Pierre Savarino. Ces travaux d'extension pourraient commencer fin 2021, début 2022.

Alpes-Maritimes # Transport # Aérien # Conjoncture # Investissement