La société marseillaise Digitech (en 9e position dans notre classement export), qui s’est vu remettre le label Bpifrance Excellence 2019 pour ses actions et son engagement, a vu le jour en 1992. Fondée et dirigée par Joël Couderc, la PME de 90 salariés est éditeur et intégrateur de solutions logicielles permettant de traiter des flux d’informations numériques. Elle enregistre un chiffre d’affaires de 6 M€, dont 800 000 € étaient réalisés sur les marchés étrangers en 2018. Une croissance de près de 700% par rapport à 2017, notamment réalisée sur les pays africains. « Nous sommes positionnés sur la gestion de documents au sens large », résume Joel Couderc, en ajoutant : « Nos solutions permettent en effet d’assurer la gestion de plusieurs dizaines de documents chaque année, que ce soit dans les administrations, les collectivités locales et territoriales, les établissement publics ou encore dans le secteur privé avec certaines banques, assurances ou grands comptes ». Dans ce cadre, au fil des années, la société a pris une position de leader dans le domaine de la gestion de l’état civil (mariage, naissance, décès…). « Nous fournissons non seulement le logiciel, mais également les services qui y sont associés. Nous sommes sur un métier dont les règles évoluent sans cesse. Nous avons dû intégrer les évolutions quand au patronyme, le mariage pour tous, traiter le Pacs… En France, nous sommes particulièrement bien positionnés sur les grandes villes à arrondissements : Marseille, Toulouse, Lyon… », souligne le dirigeant, dont l’entreprise a désormais misé sur l’international pour son développement. Une version full web de son logiciel a ainsi été spécialement développée pour se positionner sur les marchés étrangers. Digitech dispose ainsi de filiales en Suisse, en Roumanie et s’est positionnée, depuis maintenant près de cinq années, sur l’Afrique.
Un fonctionnement en mode Projet
Joël Couderc a ainsi intégré le réseau AfricaLink, lancé en décembre 2017 par la CCI Marseille-Provence et aujourd’hui dirigé par des entrepreneurs, avec pour ambition de fédérer des entreprises travaillant avec l’Afrique. « Ce réseau est très important. Il permet d’échanger avec d’autres membres, également exportateurs vers l’Afrique, des adresses, des conseils ou tout simplement de pouvoir rencontrer les bons décideurs et de choisir les bons partenaires commerciaux. Sur ce continent il y a des projets liés à la gestion des états-civils, financés par l’Europe ou la Banque mondiale. Une quarantaine de pays n’ont aucune base, aucun outil centralisé et sécurisé. On considère en moyenne que près de 40% d’enfants ne sont pas enregistrés à leur naissance. Il y a aussi beaucoup de mouvements migratoires incontrôlés entre pays africains. Nous faisons des tests au Mali et nous avons remporté un appel d’offres au Congo pour une étude sur la mise en place de solutions informatisées », confie-t-il.
L’entreprise a créé la structure Digitech Développement dédiée à son développement à l’international. « Nous avons privilégié un fonctionnement en mode projet plutôt qu’en mode produit. Nous avons également des contacts au Népal, au Cambodge… Notre développement se fait là où la gestion n’est pas optimale et où les besoins sont forts. Il faut qu’il existe une volonté nationale. Nous pouvons travailler en direct, ce qui est rare, ou par le biais de groupes qui fournissent les papiers d’identité ou les outils de contrôle », conclut le dirigeant.
