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La solution d’autopartage de Vulog séduit (presque) le monde entier
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La solution d’autopartage de Vulog séduit (presque) le monde entier

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Fournisseur numéro un mondial de solutions d’autopartage, Vulog a vu le jour à Nice en 2006. La start-up connaît un succès international, des Etats-Unis à la Chine, mais illustre bien que nul n’est prophète en son pays. Y compris dans la tech.

— Photo : Vulog

Née à Nice en 2006, la start-up Vulog est leader mondial des solutions d’autopartage. Sa technologie équipe des véhicules dans le monde entier. Mais quasiment pas en France, grande retardataire sur le marché de la mobilité partagée.

Dans le bâtiment qu’elle partage avec IBM dans l’Eco-Vallée, Vulog a dû récemment changer d’étage pour gagner en mètres carrés. Conséquence d’une croissance soutenue, ils sont 70 à travailler au siège social (une centaine avec les bureaux de Paris, Toronto, Shanghai et San Francisco). Ils n’étaient qu’une quinzaine il y a trois ans.

Vulog paré à se déployer dans le monde entier

La technologie élaborée par Vulog permet à un opérateur (constructeur, loueur de voitures, collectivité) de mettre en place facilement et rapidement un service d’autopartage. Il n’est pas nécessaire de réserver le véhicule ni de le prendre à une station déterminée : le conducteur a juste besoin d’une appli sur son smartphone pour le déverrouiller et le démarrer.

La solution a séduit Kia à Madrid (500 véhicules), PSA à Washington (600 véhicules), d’autres encore au Danemark, en Australie, au Portugal, au Brésil ou en Chine, dans la ville de Wuhan (800 véhicules). « Nous sommes les seuls à être en Chine », précise Grégory Ducongé, directeur général de Vulog. « C’est vraiment important, car lorsque les grands groupes et constructeurs automobiles se lancent dans l’autopartage, ils veulent se déployer dans le monde entier. Et nous, nous pouvons travailler sur n’importe quel continent. C’est aussi pour cela que nous sommes aujourd’hui, de très loin, leaders sur le marché. »

La France, mauvaise élève de l’autopartage

Et la France dans tout ça ? Dès 2011, Vulog équipait Auto-Bleue, premier service d’autopartage lancé par une collectivité. Mais depuis 2019, l’opérateur a changé et la start-up ne gère plus les services d’autopartage sur son propre fief. « La France a été en avance avec Auto-Bleue à Nice et Autolib' à Paris. Mais ils avaient été lancés en DSP (délégation de service public, NDLR). Cela met énormément de contraintes sur l’opérateur et ne permet pas une grande réactivité, lorsqu’il faut s’adapter aux changements de besoins des consommateurs. On s’est retrouvé avec deux services déconnectés du marché et les deux ont périclité. »

« Notre ennemi est la voiture personnelle, pas le bus ! »

Grégory Ducongé a aussi une autre explication sur le retard français. « Les municipalités ont encore en tête que les services d’autopartage concurrencent les transports en commun. On le voit partout ailleurs : quand il y a des transports en commun efficaces et des services de mobilité partagée (vélo, voiture, scooter), les gens peuvent abandonner leur véhicule. Notre ennemi est la voiture personnelle, pas le bus ! »

Depuis trois ans, le marché français n’est donc plus une priorité dans le viseur de Vulog. « C’est terrible pour nous, société française, et c’est malheureux, car pour désengorger les villes et réduire la pollution, un véhicule partagé supprime entre 10 et 15 véhicules personnels. Mais faute de volonté politique, il ne se passe rien. » Made in Côte d’Azur, Vulog (qui tient son chiffre d’affaires secret) entend bien y rester malgré tout et continue de grandir par-delà des frontières. « Nous avons identifié dans le monde une cinquantaine de villes très propices à l’autopartage. Notre objectif est d’être présent dans chacune d’elles. »

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