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La métropole d’Aix-Marseille avance sur son projet de service de fret ferroviaire
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La métropole d’Aix-Marseille avance sur son projet de service de fret ferroviaire

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Saturée par 10 000 poids-lourds circulant quotidiennement sur ses routes, la métropole d’Aix-Marseille Provence travaille à la création d’un service local ferroviaire de marchandises. L’investissement de 105 millions d'euros, conditionné à d’importants financements publics, sera réalisé en plusieurs phases.

Des ordures ménagères sont d'ores et déjà transportées entre Marseille et Fos par train pour le compte de la Métropole Aix-Marseille Provence — Photo : RDT13

Aix-Marseille au bord de la thrombose routière… Entre l’expansion des flux conteneurisés à Fos, qui devraient passer de 1,6 à 3 millions d’équivalents vingt pieds d’ici dix ans, l’absence d’infrastructures routières pour accompagner cette croissance, l’expansion des plates-formes logistiques et des zones urbaines de plus en plus contraintes par la réglementation sur la qualité de l’air (ZFE), la métropole provençale s’est engagée dans un projet de boucle de messagerie ferroviaire locale.

À son lancement en 2023, ce service devrait délester les routes de 330 poids lourds par jour et éviter de rejeter 4 200 tonnes de CO2 par an. « Nos routes sont saturées de poids lourds. Entre les zones industrielles du pourtour de l’Étang de Berre, les plateformes logistiques très dynamiques qui travaillent en lien avec le port de Marseille-Fos et l’explosion du e-commerce, il y a urgence à créer un service public ferroviaire pour reporter une partie de ces camions sur le rail », justifie Henri Pons, maire d’Eyguières, vice-président de la Métropole Aix-Marseille Provence en charge des transports et président de la Régie départementale des transports des Bouches-du-Rhône (RDT13).

RDT13 à la manœuvre

La Régie des transports, passée sous la compétence de la métropole à sa création en 2016, sera l’opérateur ferroviaire de ce service de proximité qui verra le jour fin 2022, début 2023. « Pas besoin d’appel d’offres. Etant un établissement public à caractère industriel et commercial, nous sommes en mesure de solliciter des subventions pour faire baisser les coûts et être compétitif avec la route », précise Henri Pons. Le projet évalué à 105 millions d'euros pourrait être financé à 70 % par l’argent public (État, Europe…) pour la mise à niveau les infrastructures et l’achat des locomotives.

La communauté d’agglomération Arles-Crau-Camargue-Montagnette devrait financer la construction d’un chantier combiné pour équiper la plateforme de Saint-Martin de Crau. Sur place, quelques grands importateurs et logisticiens (Decathlon, Castorama, Maisons du Monde) se sont engagés à mettre une partie de leurs flux sur le fer. Un projet à 10 millions d'euros qui sera complété par l’extension ferroviaire de Clésud prévue dans le contrat État-Région.

« Ce tapis roulant métropolitain va également contribuer à massifier les flux. La gare de Miramas sera l’interface entre les grandes lignes de Fret SNCF vers la région parisienne, l’Allemagne, l’axe rhodanien et la desserte de Marseille concentrée depuis la gare d’Arenc », explique Paul Sillou, directeur général de RDT13. Depuis Arenc, le projet prévoit ensuite de livrer le centre-ville au moyen de véhicules propres. Une montée en puissance est prévue jusqu’en 2025 avec de nouvelles dessertes vouées à dépasser les frontières administratives de la métropole.

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