A La Mède (Bouches-du-Rhône), la nouvelle bioraffinerie devrait entrer en service d’ici à cet été, selon le PDG de Total, après une reconversion totale du site industriel entamée depuis 2015. Un investissement de près de 275 M€ pour le groupe pétrolier qui a ainsi créé sur son site, en bordure de l’Etang de Berre, un dépôt pétrolier, une ferme solaire, une bioraffinerie et un centre de formation.
Le numérique comme soupape
Auxitec, l’un des acteurs majeurs de ce dossier, planche depuis maintenant trois ans sur la reconversion du site Total. « Fin 2015, nous avons obtenu le contrat d’élaboration d’un avant-projet afin de définir un budget et de décider de choix techniques », confie Hervé Darnand, directeur général d’Auxitec Industrie, qui a rejoint depuis octobre 2017 le groupe Artelia. La société d’ingénierie industrielle, créée en 1964 au Havre, compte aujourd’hui 900 salariés et est installée depuis 1968, à Martigues, avec pour mission de rayonner auprès des industriels de l’Etang de Berre. « A Martigues, nous sommes 120 collaborateurs et ce dossier est l’un des plus importants réalisés pour Total, qui est notre premier client. Nous avons recruté une vingtaine de salariés pour le mener à bien. Le projet est en fait une multitude de petits chantiers et nous avons travaillé avec d’autres agences du groupe (Lyon, Le Havre et Rouen) en fonction de nos compétences. Le numérique, notamment le scannage 3D, a une souplesse qui nous permet de pouvoir travailler à distance, même si la proximité avec le site est essentielle. Il faut constamment pouvoir échanger avec le client », confie de son côté Fabien Barque, directeur d'Auxitec Industrie à Martigues.
Gérer la logistique des flux
« L’objectif était de repenser la logistique des flux dans la bioraffinerie, qui était prise en charge par Technip ». Auxitec a ainsi rationalisé les stockages de produits, traité les eaux résiduelles, pris en charge la production des réseaux vapeur avec la mise en place d’une nouvelle chaudière, démantelé une partie des réservoirs où a été installée la ferme solaire et isolé les zones de la raffinerie devenues inutiles. Au total, 40 M€ de travaux et près de 180 000 heures de prestation. « Nous rédigeons les appels d’offres, nous faisons nos préconisations, mais nous laissons le client décider de ses achats. Nous ne proposons pas de solution clé en main. Sur les deux années de travaux, nous avons mobilisé environ 200 personnes, sur site et en atelier », poursuit Fabien Barque.
« Nous sommes le reflet de la bonne santé du tissu industriel. Nous constatons que les donneurs d’ordres investissent sur leurs sites, comme c’est le cas de Total pour lequel nous intervenons sur l’ensemble de ses implantations. En général, nos contrats tournent autour de 50 000 heures de travail, là nous avons multiplié par plus de trois ce quota. En tant que société de services, nous nous devons de travailler sur tous les projets de nos clients, que ce soient des dossiers comme celui-ci ou de simples travaux de quelques heures », explique de son côté Hervé Darnand.
