La marque de lingerie et de prêt-à-porter pour femmes Noo, qui est née à Paris en 2014 et grandit désormais à Marseille, ne s’est jamais aussi bien portée que pendant la crise sanitaire. Avec un modèle de distribution 100 % digitale et un engagement à la fois environnemental et sociétal, "nous avons multiplié par deux notre chiffre d’affaires en 2020, passant de 1 à 2 millions d’euros. Nous avons aussi doublé nos effectifs, de 10 à 20 personnes", raconte Elissa Regnier-Vigouroux, l’une des deux associées de cette marque qui a vu le jour pour pallier un manque d’offres. "Nous ne nous retrouvions pas dans l’image des femmes véhiculée par les marques de lingerie existantes. Nous avions envie de créer une marque-créateur qui nous ressemble, ciblant les jeunes femmes urbaines, de 25 à 40 ans", ajoute la cofondatrice.
Un double engagement
Noo, qui a d’abord grandi en diversifiant ses gammes – la lingerie d’abord, le maillot de bain ensuite, puis le "homewear" et le prêt-à-porter – est aussi et surtout une marque engagée. Cet engagement, Elissa Regnier-Vigouroux et Anaïs Laurent le considèrent "normal", et si elles ont pris cette direction, c’est parce qu’elles pensent que "tout le monde doit prendre sa part."
Ainsi, du côté de la production, Noo a fait le choix d’une production raisonnée, "sans hypocrisie". "Nous utilisons des matières recyclées issues de filières européennes, dès que cela est possible, nous privilégions des matières naturelles, comme la viscose, nous augmentons chaque saison le nombre de pièces réalisées à partir de fibres ou de fils recyclés. Plus des deux tiers de nos modèles sont fabriqués dans une usine en Tunisie. Nos commandes sont emballées dans des boîtes en carton 100 % recyclé et recyclables, nos pochettes maillots sont en bio-plastiques et depuis cet automne, nos clientes ont la possibilité de retirer tout le packaging qui accompagne nos envois", détaille l’entrepreneuse.
Militante de l’environnement, Noo défend aussi la cause des femmes, puisque pour chaque commande passée, elle offre une culotte neuve à une femme en difficulté. En 2020, près de 25 000 culottes ont été données et en 2021, près de 45 000. "Ces culottes sont données aux Restos du Cœur, nous assurant une distribution dans toute la France."
Une croissance raisonnée
Engagées, les deux dirigeantes le sont aussi pour leur marque, "l’une des rares marques de lingerie indépendante." Détenant 88 % du capital de Noo, Elissa Regnier-Vigouroux et Anaïs Laurent ne grillent pas les étapes et sont fières d’avoir réalisé 4 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021 en autofinançant une bonne part de leur croissance et de compter une vingtaine d’emplois à Marseille et cinq à Paris. Après avoir testé et validé l’ouverture d’une première boutique parisienne dans le Marais en fin d’année 2020, les deux dirigeantes prévoient d’ouvrir un "pop-up store" boulevard Saint-Germain, "nous permettant de valider cette nouvelle implantation avant d’envisager un investissement plus pérenne." Convaincues qu’elles ont un boulevard à l’international, les deux jeunes femmes veulent, là encore, se donner du temps. "Notre site est déjà traduit en anglais et en allemand. Nous réalisons 15 % de notre chiffre d’affaires à l’export. Nous avons un réel potentiel pour passer à 30 %, le jour où le marché français sera mature."
