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La Maison Orsteel cherche la lumière en s’éloignant de la sous-traitance
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La Maison Orsteel cherche la lumière en s’éloignant de la sous-traitance

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Le fabricant d’équipements haut de gamme pour la maison (éclairages, interrupteurs, poignées de porte), installé à Contes près de Nice, a changé de modèle économique pour tenter d’imposer sa propre marque directement auprès des clients au niveau national. Une stratégie payante : la société s’installera dans une usine plus grande en 2023 et compte investir.

L’entreprise possède un savoir-faire très pointu pour usiner des pièces métalliques — Photo : Orsteel

Une révolution, du sol au plafond en passant par les interrupteurs et les poignées de porte… maison bien sûr. L’entreprise familiale Orsteel (3,20 M€ de CA en 2022, 26 employés), spécialisée dans la fabrication d’éclairages et d’appareils électriques de luxe, à Contes, près de Nice, a fait le pari, depuis 2016, de passer de la sous-traitance à l’interaction directe avec les clients. Principalement des architectes et des propriétaires privés. "Avec mon frère, lorsque l’on a repris la société fondée en 1975 par notre grand-père, nous avons compris que nos métiers et notre savoir-faire n’étaient pas valorisés, nous passions sous les projecteurs. Nous avons commencé par mettre le nom sur nos câbles, à marquer nos appareils", explique Adrien Sfecci, le président du groupe Orsteel.

Une croissance multipliée par dix en sept ans

Les anciennes générations, qui avaient impulsé la création de cette structure pour usiner des pièces métalliques, n’ont pas immédiatement apprécié ce souffle nouveau reconnaît le patron actuel. Mais contre doutes, vents et petites marées de scepticisme, la recette fonctionne assure-t-il : "Notre croissance a été multipliée par dix en sept ans. L’an prochain, nous fabriquerons 70 % de produits finis contre 30 % de pièces en tant que sous-traitants. Nous devrions réaliser 3,60 millions d’euros de chiffre d’affaires."

Pour s’attaquer directement à sa clientèle, Orsteel (rebaptisée Maison Orsteel depuis peu) s’est inspirée des codes marketing du textile notamment. "Nous avons regardé ce que faisait, par exemple le Slip français. On s’est demandé comment rendre l’industrie un peu glamour en communiquant mieux, en travaillant sur les réseaux sociaux…", détaille le responsable. La marque développe plusieurs univers afin de convaincre des sites parfois prestigieux de faire appel à elle comme " la piscine du Méridien de Bora-Bora " ou - peut-être - celle des JO de Paris en 2024.

Une quinzaine d’embauches prévues

Face à ce développement, le groupe azuréen, dont la branche Orsteel Light a reçu le label Entreprise du patrimoine vivant en 2018, va pousser les murs. L’usine avec ses 900 m2 déménagera, mi-2023, vers un nouveau bâtiment de 2 500 m2 à L’Escarène, une petite commune près de Contes. "Le public pourra faire la visite à l’image de ce que font des verreries", se réjouit Adrien Sfecci. De 3,5 à 5,50 millions d’euros seront investis dans le financement de ce bâtiment et l’achat de machines." La somme dépendra du résultat de l’appel à projets "Première usine" lancé par le gouvernement dans le cadre du plan d’investissement France 2030, ajoute-t-il. "Si nous obtenons un financement, le chiffre d’affaires sera doublé dans les trois ans, sinon il faudra 5 à 10 ans". Côté emploi, une quinzaine d’embauches sont envisagées d’ici à 2025-2026. Il faudra, pour cela, contourner la pénurie de main-d’œuvre, récurrente dans l’industrie. Et remettre parfois en selle des spécialités oubliées tels que celle des vernisseurs/polisseurs, quitte à utiliser le système D : "quand on ne trouve pas certains métiers, l’une des clés est de faire monter en interne des gens chez nous, en les formant nous-mêmes."

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