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La conserverie mobile de l’Économe lutte contre le gaspillage alimentaire
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La conserverie mobile de l’Économe lutte contre le gaspillage alimentaire

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Avec le soutien de l’État et d’une campagne de financement participatif, la jeune association l’Économe, qui lutte contre le gaspillage alimentaire, a pu démarrer son activité de conserverie mobile et ainsi offrir une seconde vie aux déchets de fruits et légumes des producteurs de la métropole toulonnaise et de Provence Verte.

Faustine Bochu et Julie Hermet ont fondé l’Économie pour offrir une seconde vie aux fruits et légumes — Photo : Hélène Lascols

Les créatrices

C’est à Belgentier dans le Var que l’idée de créer l’Économe a germé dans l’esprit de Julie Hermet, titulaire d’un Master en économie sociale et solidaire. Elle a été rejointe par Faustine Bochu, formée à la gestion hôtelière et spécialisée dans l’organisation d’événements.

Le concept

Complémentaires, les deux associées ont, depuis, réussi à construire un cercle vertueux associant producteurs, associations et consommateurs pour lutter contre le gaspillage alimentaire, valoriser les circuits courts et les produits frais cultivés localement. Si l’association est née en 2017, ce n’est que depuis le mois de juin 2021 que sa conserverie mobile sillonne les routes de la métropole toulonnaise et de la Provence Verte, d’exploitation en exploitation. Et en moins d’un an, Julie Hermet et Faustine Bochu confient avoir "sauvé un peu plus de 6 tonnes de fruits et légumes, trop gros, trop mûrs, trop abîmés, trop originaux, en leur offrant une seconde vie." Dans le détail, 3,5 tonnes ont été collectées puis données à des associations, comme la Banque alimentaire du Var ou le Secours populaire. 2,5 tonnes ont été transformées en confitures, soupes ou tartinables et vendues par les producteurs et 800 kilogrammes ont été transformés puis vendus par L’Économe sur des marchés, auprès d’épiceries locales et bientôt, via le site web de l’association.

Les perspectives

Aujourd’hui, L’Économe, qui emploie déjà une personne et s’appuie aussi sur l’aide de bénévoles, se déplace auprès d’une trentaine de partenaires producteurs : "nous leur fournissons un accompagnement technique et logistique, nous leur permettons de diversifier leurs gammes de produits, de répondre à une attente de leur clientèle pour des produits frais et transformés et de défiscaliser les volumes donnés à des associations", explique Julie Hermet. Parmi les premiers producteurs séduits, Ferdinand Vlaar, qui produit champignons, fraises et plantes aromatiques à la Serre du Plan, à La Garde. Pour lui, "cette prestation permet de vendre efficacement des produits normés et autorisés à la vente. Et de savoir que nous pourrons valoriser les invendus nous pousse à augmenter la qualité générale de nos produits."

Pour convaincre d’autres producteurs de l’intérêt de rejoindre ce mouvement, la conserverie mobile, véritable laboratoire professionnel contenant tous les équipements spécifiques à la mise en conserve, constitue un argument de poids et celle-ci n’aurait pu voir le jour sans une campagne de financement participatif sur Tudigo (8 000 euros), ni le soutien de l’État : 30 000 euros au titre du plan de relance dans le cadre de l’appel à projets "alimentation locale et solidaire", puis 20 000 euros dans le cadre de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté. En développant le nombre de producteurs et en collectant aussi les invendus sur les marchés, les deux associées visent l’autofinancement à trois ans.

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