Jean-Michel Diaz, (Total Développement) : « Notre mission est de soutenir l’emploi sur le territoire »
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Jean-Michel Diaz délégué régional à Total Développement Jean-Michel Diaz, (Total Développement) : « Notre mission est de soutenir l’emploi sur le territoire »

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Depuis 2015, Total Développement Paca a soutenu 80 entreprises, auxquelles elle a accordé près de 6 millions d'euros de prêts, contribuant ainsi à la création de 1 700 emplois au travers de trois dispositifs. Jean-Michel Diaz revient sur les outils à la disposition des PME.

Jean-Marc Diaz, délégué régional Paca de Total Développement — Photo : D.R.

Pouvez-vous nous rappeler de quelle façon Total Développement encourage et soutient la création et le développement des entreprises en région ?

Nous avons trois principaux dispositifs de soutien au sein de Total Développement. Le premier consiste à financer les entreprises. Dans le cadre de création-reprise, nous pouvons intervenir jusqu’au troisième exercice de l’entreprise. Pour le développement, nous allons encore plus loin, jusqu’au douzième exercice. L’enjeu est toutefois la création d’emplois. Le dossier qui nous parvient doit ainsi comprendre la création d’au moins dix emplois à trois ans, sauf pour les cas de reprise d’entreprise où le maintien de l’emploi est alors le critère principal. Enfin, l’activité doit être B to B. Il faut également qu’il y ait un prêt bancaire et qu’un autre partenaire accompagne l’entreprise, comme l’IRCE, le Réseau Entreprendre, Initiative France ou encore la CCI Marseille-Provence. L’accompagnement est un facteur essentiel de réussite. 80 % des entreprises accompagnées franchissent le cap des cinq ans. Dans ce cadre-là, nous octroyons un prêt à taux zéro et sans garantie pouvant aller jusqu’à 100 000 euros, en fonction de la prévision du nombre d’emplois créés.
Notre second dispositif est consacré au soutien des projets industriels. Nous intervenons là où nous avons des sites industriels en transformation et nous aidons les entreprises via des subventions. Nous avons ainsi apporté 450 000 euros au Chinois Quechen pour sa future installation à Fos-sur-mer. Enfin, nous pouvons également accompagner les entreprises à l’international, via l’hébergement de VIE (Volontariat International en Entreprise) ou de collaborateurs au sein des 130 pays où Total est installé. Nous pouvons également mobiliser les filiales du groupe afin d’aider à prospecter de nouveaux marchés via des missions collectives.

Combien d’entreprises avez-vous accompagnées à l’international ?

En 2018, nous avons soutenu 33 entreprises sur ces dossiers, sur 62 au niveau national. C’est dire le poids de notre région dans ce domaine. Nous accompagnons indifféremment entreprises industrielles ou de services. Nous avons ainsi soutenu la start-up GoJob dont l’objectif est de ramener à l’emploi des personnes qui en sont exclues. Nous sommes vraiment sensibilisés au problème de l’emploi. Nous avons, en outre, signé une charte avec le Service public de l’emploi de proximité afin de favoriser le recours à l’emploi local dans le cadre des appels d’offres liés à la transformation de notre site de La Mède, dans lequel nous avons investi 300 millions d’euros. Au final, grâce à cette clause apportant un bonus aux sociétés faisant travailler du personnel local, 67 % des marchés Travaux et Matériels ont été confiés à des entreprises du territoire, soit environ 1 400 équivalents temps pleins sur l’ensemble du chantier. C’est une première pour le territoire.

Quelles sont les causes les plus fréquentes de rejet des dossiers ?

Nous recevons en moyenne trois dossiers pour un retenu. Souvent, les entreprises incluent dans leur business plan des levées de fonds qui ne sont pas du tout réalistes et qui majorent donc les créations d’emplois potentielles. Nous refusons également des dossiers où le niveau d’endettement des entreprises est déjà élevé. Nos prêts sont là pour soutenir les PME, pas pour les enfoncer. Il faut être vigilant sur ce point.

Dans le domaine industriel, combien de dossiers avez-vous suivis ?

Sept projets industriels, pour un montant global d’investissements de 95 millions d’euros ont été soutenus sous la forme de subventions pour 262 emplois programmés et 200 autres potentiels. Nous avons encore une dizaine de projets industriels en instruction. Nous avons notamment soutenu la création d’une unité de conditionnement pour l’entreprise Sudcosmetics, à Saint-Chamas avec 53 emplois à la clé, Aerotech Pro (30 salariés), qui réalise de la maintenance aéronautique à Istres ou enfin HDSN (10 salariés), installée à Martigues qui ambitionne de devenir le leader des systèmes de monitoring connecté, qui souhaitait mettre en place un nouvel atelier. Ces dossiers nous arrivent par nos partenaires : Provence Promotion, la Région ou la Métropole.
Mais nous sommes également membre qualifié de l’association Piicto (Plateforme industrielle d’innovation de Caban Tonkin). Nous avons apporté une contribution financière pour la mise en place d’un bureau d’études Piicto. Dans ce cadre-là, nous avons par ailleurs initié un groupe de travail sur la bio industrie qui a conduit au lancement de l’appel à manifestation d’intérêt Provence Industry’Nov. Six dossiers sont actuellement à l’étude.

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