Alpes-Maritimes
Ilan Niddam (CCI Nice Côte d’Azur) : "Les entreprises doivent être prêtes face aux risques"
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Ilan Niddam référent "entreprises en difficulté" à la CCI Nice Côte d’Azur "Les entreprises doivent être prêtes face aux risques"

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Inondations meurtrières en 2015, attentat en 2016, Covid, tempête Alex en 2020…. les catastrophes se sont succédé ces dernières années dans les Alpes-Maritimes. Afin de connaître les bons gestes et les réflexes à avoir quand elles se produiront à nouveau, la CCI Nice Côte d’Azur, la Chambre des métiers régionale et leurs partenaires italiens lancent la plateforme agencedurisque.fr.

À Breil-sur-Roya, après le passage de la tempête Alex en octobre 2020. Les dégâts sur l’ensemble des vallées azuréennes concernées ont atteint le milliard d’euros — Photo : CCI NCA

Comment est né ce site ?

Cet outil est le fruit de trois ans de travail. C'est une première nationale, que nous avons réalisée, grâce à des fonds européens, en partenariat avec les provinces voisines d’Imperia et de Cuneo en Italie, la Communauté d’agglomération de la Riviera Française et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat Provence Alpes-Côte d'Azur.

Quand un événement survient, la CCI met en place un guichet unique, via un numéro de téléphone, pour centraliser les aides pour lesquelles nous sommes sollicités. Cela permet d’ouvrir un dossier et d’agir sans attendre, sachant que le temps des assurances est plus long. Quand vous vous retrouvez avec 15 mètres de boue devant votre local, il faut trouver l’entreprise qui pourra déblayer et être en mesure de la payer. C’est là que nous intervenons. Nous avons aussi une action sur le long cours en débloquant des fonds après le passage de l’expert, car entreprises et professionnels ne sont pas remboursés à 100 %. À l’image de ce loueur de VTT de la Vésubie. Ses vélos, emportés par la tempête Alex, ne lui ont pas été remboursés car jugés trop vieux. Nous avons indemnisé cette personne qui nous a même proposé de renouveler son parc avec des vélos électriques. Il y a en plus un "effet rebond", au-delà du financement. Avec ce site, tout ira plus vite.

Concrètement, à quoi cette plateforme sert-elle ?

Elle permet de tout centraliser, numéros utiles, formulaires, afin d’avoir une vision plus claire et plus rapide des dommages. Quand les agents de la CCI se déplaceront sur le terrain après une catastrophe, ce ne sera plus avec du papier et un stylo mais avec une tablette pour gérer les choses en temps réel. Et le site va encore évoluer. Nous sommes en train de créer des passerelles avec les assurances.

Inondations, incendie, sécheresse, terrorisme, séisme, tsunami… les Alpes-Maritimes sont concernées par tous ces risques listés sur la plateforme. C’est un outil très anxiogène ?

C’est tout le contraire d’anxiogène ! On ne pourra pas enlever le risque mais on peut changer de logiciel pour y faire face. Le réchauffement climatique a accéléré. Que ce soit des incendies ou des coulées de boue, il faut s’attendre à vivre des catastrophes de plus en plus régulièrement. Mais on peut anticiper, connaître les bonnes pratiques, les partager au sein de son entreprise. Le site permet de se géolocaliser et d’évaluer, en temps réel, si on se situe en zone de risque. Face aux risques d’inondations, si vous voulez lancer un commerce ou un restaurant, vous pourrez alors prévoir d’installer les prises électriques en hauteur, d’utiliser des matériaux résistants à l’eau ou de surélever vos produits périssables…

On n’avait jamais eu à faire à tout cela mais une nouvelle réalité s’est imposée à nous avec la tempête en 2015, l’attentat à Nice en 2016, la tempête Alex il y a deux ans. On n’a plus le temps d’attendre.

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