Moins d’un an et demi après avoir annoncé la création d’une unité de production d’hydrogène vert sur le plateau de Signes, dans le Var, l’entreprise Hy2Gen a officiellement posé la première pierre de cette usine pour un démarrage des travaux, au second semestre 2023. Hy2Gen (une cinquantaine de collaborateurs dans le monde), qui a son siège social en Allemagne et des bureaux à Aix-en-Provence, fait ainsi un pas de plus vers son ambition de devenir "un acteur majeur de la chaîne de valeur de l’hydrogène vert."
L’usine varoise, baptisée Sunrhyse et installée sur 6 hectares, entrera en service en 2024 et sera réalisée en trois phases. Sachant que la consommation moyenne du moteur hydrogène d’un véhicule léger permet de parcourir environ 100 kilomètres avec 1 kg de ce carburant, "nous produirons 800 kilogrammes d’hydrogène vert par jour en phase 1, puis 2 tonnes quotidiennes et à terme 12 tonnes par jour. Cette production se fera à partir d’une énergie renouvelable, nous permettant de réduire à zéro l’émission de CO2 pour chaque tonne produite", détaille Cyril Dufau-Sansot, le Pdg d’Hy2Gen, qui voit dans cette pose de première pierre, "le début d’une aventure industrielle, vertueuse et positive. Une aventure capable de nous libérer des énergies fossiles, de décarboner, à terme, l’ensemble des usages."
Une usine à 70 millions d’euros
Cette usine permettra la création de 15 emplois directs en phase 1, de 50 emplois quand elle aura atteint son rythme de croisière. Quant à l’investissement, il s’élève à un total de 70 millions d’euros, financé par des aides, des fonds propres et de la dette bancaire. "Nos investisseurs ont, très tôt, démontré qu’ils croyaient dans notre projet, à l’image de Hydrogen Impact Partners, co-actionnaire de Sunrhyse. Puis, l’Ademe nous a aussi fait confiance et financera cette usine à hauteur de 6,6 millions d’euros au titre de la phase 2 de l’appel à projets, Écosystèmes territoriaux hydrogène, décroché par le consortium Hynovar, dont nous faisons partie. Enfin, des discussions sont en cours avec la région sud", confie le Pdg.
Une usine inscrite dans un écosystème
Sunrhyse n’est pas le projet isolé d’une entreprise. Sunrhyse est le cœur de l’écosystème Hynovar, né de la vision de la CCI du Var, qui a réussi à fédérer des acteurs et à décrocher, dès 2018, le soutien de l’Ademe, dans le cadre de l’appel à projets "Écosystèmes de mobilité hydrogène", visant à déployer des solutions hydrogènes à l’échelle des territoires. Récemment, l’Ademe a confirmé tout l’intérêt de cette démarche varoise, qui a été retenue dans sa phase 2 et sera soutenue à hauteur de 15 millions d’euros pour réaliser les quatre briques de l’écosystème : la production, le transport, la distribution et les usages. Au total, huit entreprises, dont Hy2Gen pour le projet Sunrhyse, seront aidées : la PME varoise Falaize Énergies Alternatives pour la distribution, Hynomed pour la distribution, le groupe de transport Charles André (Montélimar), le cimentier Vicat (Isère) ou encore Hynova Yachts (La Ciotat) pour les usages, qui pourraient être rejoints demain par d’autres acteurs, tels que Monaco Marine ou le Yacht-Club de Monaco. "L’hydrogène vert se déploiera demain de Marseille à Monaco", se félicite Cyril Dufau-Sansot. "Grâce à Hynovar, il permettra à des petites entreprises de se décarboner, ce qui est une première en France et adressera tous les secteurs d’activité, l’industrie, la mobilité terrestre et navale", souligne Stéphanie Lemaître, ingénieure hydrogène à l’Ademe.