Il vient à peine de souffler sa première bougie d’anniversaire, mais Hopps Group n’a rien d’un nourrisson, avec ses 600 millions d’euros de chiffre d’affaires et ses 22 000 collaborateurs. Une croissance éclair rendue possible par une politique de rachats vorace pour être « présent sur l’ensemble des opérations logistiques, du premier au dernier kilomètre », explique Frédéric Pons, cofondateur, en janvier 2017, du groupe aixois, avec Eric Paumier et Guillaume Salabert.
L’histoire débute avec la vente avortée de Colis Privé, dont Eric Paumier était le PDG. Les trois entrepreneurs flairent dans ce raté une belle occasion. « Ça a été une conjonction de ce non-rachat et de l’opportunité d’acquérir Adrexo », se souvient Frédéric Pons. L’opération donnera naissance à la première branche d’Hopps Group (pour Holding Opérationnel Paumier Pons Salabert) : la distribution BtoC de prospectus, de colis et de courriers de gestion ou marketing. Distri’Hopps pèse 75 % du chiffre d’affaires. Surprenant, quand on sait que le courrier est appelé à disparaître. « C’est un marché à 8 milliards d’euros, nous avons encore quelques années avant qu’il n’existe plus », balaie Frédéric Pons.
Savoir s'adapter
Se pencher sur la logistique du premier kilomètre est ensuite venu naturellement. « En remontant la chaîne, on s’est rendu compte qu’il y avait une vraie attente des clients », raconte l’entrepreneur de 52 ans. Débute alors la construction de Log’Hopps par le biais d'acquisitions, dont Dispeo et Alpha Direct Services (ADS), en passe d'être racheté au géant japonais Rakuten. « Nous devenons un acteur majeur du secteur, alors que nous n’étions rien du tout il y a un an », se réjouit Frédéric Pons. Une nouvelle dimension qui ne pose pas de problème de gestion selon lui. « Nous recrutons des personnes autonomes avec une âme d’entrepreneur. De quoi s’adapter rapidement. Nous sommes un banc de poissons et pas une baleine », illustre-t-il.
« Nous sommes structurés comme un banc de poissons, pas une baleine ! »
Fort de son réseau de distribution, le groupe travaille sur une nouvelle branche : Digit’Hopps, « une grande base de données composée des informations sur les personnes que l’on livre. L’idée est de mieux les connaître pour mieux les satisfaire », explique Frédéric Pons. Elle concernerait 20 millions de foyers, selon l’entrepreneur.
Créer 8 000 emplois d’ici à 5 ans
La quatrième branche du groupe, Start’Hopps, est un OVNI, axé sur la mode et le bien-être. Sa création date de mai 2017, lors du rachat de la marque Pataugas. « Une cerise sur le gâteau » pour Frédéric Pons, qui ne perd pas son ambition de vue et entend désormais faire de Watts - une marque de vêtements de La Ciotat - « le nouvel Oxbow », la marque française de vêtements et accessoires de sports de glisse.
Une ambition qui doit maintenant se concrétiser avec la rentabilité du groupe. « Notre objectif est de consolider nos branches », prévient Frédéric Pons. La moitié des 300 000 m2 d’entrepôts est encore disponible. L’entrepreneur « espère équilibrer les comptes de Distri’Hopps dans l’année et ceux de Log’Hopps d’ici deux ou trois ans ». Un processus qui devrait s’accompagner de la création de 8 000 emplois nets dans les cinq ans.
