Harmonia Mundi : Une nouvelle plate-forme de vente en ligne

Harmonia Mundi : Une nouvelle plate-forme de vente en ligne

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Frappée en 2010 par le décés de son fondateur Bernard Coutaz, la société d'édition musicale Harmonia Mundi a su poursuivre les investissements. Elle a lancé depuis le début de l'année une plate-forme de vente en ligne.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Une superbe allée de platanes conduit au Mas de Vert, en pleine campagne, à l'ouest d'Arles. C'est dans ce cadre d'exception que sont installés les bureaux d'Harmonia Mundi, positionnée sur le marché de l'édition musicale. Vinyles, Cd, et aujourd'hui téléchargement en ligne... En cinquante ans, l'entreprise arlésienne a su s'adapter aux multiples évolutions du marché et demeurer fidèle à sa ligne éditoriale, car quel que soit le support utilisé, pour Harmonia Mundi, l'essentiel demeure «l'amour de l'enregistrement bien joué ». Même si, en 2010, l'entreprise a connu un repli de près de 5 % de son chiffre d'affaires, et le décès de son fondateur, Bernard Coutaz, Harmonia Mundi a investi dans les nouveaux médias via un site internet, une plate-forme de vente en ligne et des solutions de téléchargement. Harmonia Mundi a vu le jour en 1958 à Paris, mais, très vite, son fondateur a déménagé l'entreprise pour Saint-Michel de Provence, dans les Alpes-de-Haute-Provence. «Finalement, nous sommes venus à Arles en 1986. Nous avons eu une offre du maire de l'époque, Jean-Pierre Camoin, qui nous proposait de nous louer le Mas de Vert. Actes Sud était déjà installée à Arles et nous avons finalement accepté», rappelle Eva Coutaz, qui dirige aujourd'hui l'entreprise, toujours locataire du même site. Une centaine de personnes est présente au siège, en périphérie d'Arles, auxquelles s'ajoutent une autre centaine répartie dans l'ensemble du réseau de l'entreprise, et près de 80 à l'étranger. «Notre vocation est d'enregistrer de la musique. Nous rencontrons des musiciens, nous réalisons des disques et nous les commercialisons. Au départ, nous n'étions qu'éditeur, mais nous avons rapidement décidé d'intégrer notre distribution et de ne pas être dépendant d'un partenaire pour la vente», poursuit Eva Coutaz. Harmonia Mundi a ainsi constitué son propre réseau. «Cefut une phase difficile et dangereuse en termes financiers. Bernard Coutaz avait mis en place un contrat forfaitaire par lequel les disquaires pouvaient payer des traites mensuelles». Ayant intégré la distribution, la société a rapidement choisi de commercialiser d'autres labels complémentaires. « Actuellement, nous distribuons près d'une cinquantaine de maisons d'éditions musicales. Nous ne sommes plus simplement positionnés sur le classique, nous avons des collections de jazz, de musique du monde, de chansons... Nous avons également racheté certaines de ces maisons d'éditions, comme Chant du monde...», poursuit Eva Coutaz.




60% à l'export

Désormais, le classique ne représente que 25% de l'ensemble des produits distribués par Harmonia Mundi. L'entreprise exporte 60% de sa production au travers de filiales ou de distributeurs (Europe, Etats-Unis, Japon...). Naturellement, après avoir intégré la commercialisation, l'entreprise a développé un réseau de boutiques voici maintenant une vingtaine d'années. «Nous avons voulu faire une vitrine pour le grand public, pour montrer l'ensemble de notre gamme. Le tout premier magasin a vu le jour à Arles. Ainsi, nous avons commencé notre réseau alors que la profession de disquaires était en train de s'effondrer. Au total, nous disposons aujourd'hui d'une trentaine de boutiques et de trois magasins forum (Arles, Aix-en-Provence et Paris, cité de la musique). Pour le reste, notre production est distribuée au sein des grandes chaînes de magasins spécialisés comme la Fnac et dans quelques libraires, qui ont su implanter notre label ».




Croissance de la vente en ligne

La vente sur internet connaît également une forte croissance et Harmonia Mundi a investi depuis la fin 2010 dans sa propre plateforme de vente en ligne. «Ce sont de nouvelles techniques de vente sur lesquelles nous ne pouvons pas faire l'impasse. Notre clientèle a en moyenne entre 30 et 50 ans et est issue de milieux plutôt cultivés pour lesquels ces nouvelles technologies ne posent pas de problème. Actuellement, les ventes sur internet sont en forte croissance, cependant vont-elles compenser la régression du marché? Sans parler du téléchargement illégal. On considère aujourd'hui que 80% de la musique est téléchargée illégalement. En fait il y a eu une transformation des mentalités. Les enfants ne comprennent pas pourquoi ils devraient payer pour la musique. Pourtant, je me souviens que lorsque j'ai eu assez d'argent pour m'acheter mon premier 33 tours, c'était un moment un peu exceptionnel. On y réfléchissait avant, on allait écouter le disque... Maintenant, la musique est offerte partout librement. Alors pour compenser, nous apportons un soin tout particulier aux livrets, aux textes de présentation, aux photographies. Nous sommes sur un segment du marché où les clients souhaitent disposer d'un objet qualitatif...», conclut Eva Coutaz.

Harmonia Mundi



Arles Eva Coutaz 300 salariés CA : 43,6 M€ www.harmoniamundi.com