Alpes-Maritimes
Groupe Bourassin : "L'ascenseur social fonctionne encore très bien chez nous"
Témoignage Alpes-Maritimes # Commerce # Management

Groupe Bourassin : "L'ascenseur social fonctionne encore très bien chez nous"

S'abonner

Le groupe familial Bourassin regroupe trois magasins U sur la Côte d’Azur (270 salariés, CA 2020 : 82 M€) récompensés par la certification "Great Place to work" pour leur qualité de vie au travail. Un label loin d’être anodin dans l’univers de la grande distribution.

Clément et Benoît Bourassin, présidents associés du groupe Bourassin Super U/U Express ont pris la suite de leur père en 2008 — Photo : Olivia Oreggia

La marque employeur, Clément et Benoît Bourassin la travaillent depuis longtemps, sans doute même depuis toujours. L’humain est au cœur de la stratégie du groupe familial. Leurs magasins U (Beaulieu, Nice et Plascassier) ont ainsi reçu la certification Great Place to Work qui récompense la qualité de vie au travail. "Très peu de gens entrent dans ce métier par vocation", explique Clément Bourassin. "Notre magasin historique est situé à Beaulieu-sur-Mer, entre Nice et Monaco. L’activité y est extrêmement saisonnière. Pour recruter, nous sommes en concurrence avec des secteurs qui payent mieux et sont moins contraignants, comme l’hôtellerie, la restauration, le nautisme. Alors comment être attractifs dans un secteur qui n’a globalement pas une bonne image ? Et bien, on se bouge sur la marque employeur, on se remet en question. Et d’une contrainte, on tire finalement une meilleure performance économique."

Un "plan reconnaissance" auprès des collaborateurs

Productivité, turn-over, arrêts maladie, taux d’absentéisme… des statistiques permettent aux deux dirigeants de se comparer et de s’évaluer objectivement par rapport aux autres magasins du réseau U. Mais comment mesurer l’inquantifiable ? L’ambiance dans l’entreprise, la fierté d’en faire partie, l’intérêt porté à chacun… Voilà précisément ce qu’évalue l’audit de Great Place to Work auprès des collaborateurs, menant, ou non, à la certification. "Nous étions les premiers de la grande distribution engagés dans cette démarche", souligne Clément Bourassin. "Il faut avoir du courage car l’audit vous tend un miroir de ce qui se passe dans votre entreprise et il ne faut pas avoir peur de la vérité ! L’an dernier, nous n’avions eu le label que pour deux des trois magasins. Cela a permis d’identifier clairement des problématiques de management intermédiaire et un manque de reconnaissance ressenti par les collaborateurs. Nous avons alors lancé le "plan reconnaissance", une revue de salaires objective, nous avons davantage étalé les primes, mis en place des réductions sur les achats, lancé une prime d’ancienneté… On a toujours une excuse pour attendre. Là, on a été poussé à agir. Et comme on remet son titre en jeu chaque année, il faut maintenir le niveau."

Du rayon boulangerie à la direction financière

"D’autres critères ont en revanche obtenu de bons scores : le respect, l’équité, l’entraide", reprend le coprésident Benoît Bourassin. "Ça se concrétise par un label mais tout s’est fait peu à peu car il y a des valeurs derrière, transmises par notre père. Le respect des autres vient avant tout. C’est un secteur au sein duquel les gens ont fait peu d’études, ils sont donc valorisés par leur travail, leur implication. Et cela mène à d’incroyables opportunités de carrières car l’ascenseur social fonctionne encore très bien chez nous. Arnaud Blachère par exemple est entré à 16 ans comme saisonnier au rayon liquides. Nous l’avons embauché après ses études de commerce et il a suivi les formations Système U. Il est son propre patron depuis 2019. Nous lui avons revendu un de nos magasins à Nice et il est ainsi devenu associé U au même titre que nous. Il est évidemment notre étendard, il fait rêver tout le monde." Et les exemples ne manquent pas. "La directrice adjointe d’un de nos magasins est entrée pour un job d’été alors qu’elle était étudiante en psychologie il y a vingt-quatre ans. Valérie, notre directrice administrative et financière, est entrée comme vendeuse en boulangerie il y a vingt-sept ans alors. On vient de fêter les vingt ans d’ancienneté de Natasha, 40 ans. Sans diplôme, elle a été caissière pendant quinze ans et travaille maintenant à la comptabilité. C’est encore un secteur où tout est possible. On peut partir de rien, il suffit d’être bosseur, motivé et un peu malin."
Des perspectives d’évolution qui vont encore s’élargir avec l’agrandissement d’un des magasins à Nice. Un grand projet de 20 millions d’euros, sur 2 300 m2 et 18 mois de travaux, qui entraînera la création d’une cinquantaine d’emplois.

Alpes-Maritimes # Commerce # Services # Distribution # Management
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise BOURASSIN GERARD