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Flexfuel Energy Development dépollue les moteurs jusqu'en Asie
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Flexfuel Energy Development dépollue les moteurs jusqu'en Asie

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Spécialisée dans l’optimisation des performances et des consommations des moteurs, la cleantech sophipolitaine se prépare à conquérir l’Asie tout en accélérant son développement en France et en Europe.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Flexfuel Energy Development (FFED) prend ses marques en Asie. À Hong Kong, au Vietnam et d’ici à cet automne en Malaisie, histoire de faire ses preuves avant d’aborder, conquérante, les terres prometteuses de l’Empire du Milieu et ses quelques 300 millions de véhicules. Il faut dire que la cleantech basée à Sophia-Antipolis s’attaque à une problématique de taille, la pollution automobile, qu’elle entend réduire avec sa technologie brevetée et certifiée Hy-Calamine. Un procédé de décalaminage moteur (essence et diesel), écologique et économique, puisqu’il s’affranchit des additifs chimiques communément utilisés pour privilégier l’injection d’hydrogène dans l’admission d’air

Stations made in France

« Ce sont des stations mobiles fabriquées en France qui, en injectant de l’hydrogène dans les moteurs, nettoient les pièces encrassées. Ainsi nettoyés, les moteurs ne produisent plus de fumées noires, réduisent de moitié les émissions nocives et permettent d’économiser jusqu’à 15 % de carburant », explique Sébastien Le Pollès, son dirigeant, qui vient de contracter avec le nº1 vietnamien de la distribution de pièces automobiles pour l’installation de douze stations Hy-Calamine, dont deux adaptées aux bus et poids lourds. C’est le dernier fait d’armes de la filiale FFED Hong Kong, vitrine du savoir-faire de l’entreprise sophipolitaine en Asie, qui travaille par ailleurs à la dépollution de la flotte de taxis hongkongais.

Marché multiplié par quatre

Si l’Asie représente un axe de développement majeur pour la cleantech née en 2009, à la faveur du rapprochement des sociétés franciliennes Flexfuel Company et Ethanol Development, c’est toutefois l’Europe en général et la France en particulier qui devraient porter sa croissance à court terme, boostée par des évolutions législatives et réglementaires récentes. « La nouvelle loi de transition énergétique impose, dès 2018, un contrôle technique plus stricte en matière de pollution moteur. Aujourd’hui, on regarde l’opacité du véhicule, c’est-à-dire s’il fume ou pas. Demain, ce volet évoluera vers une analyse des cinq gaz qui aura pour conséquence, selon les estimations, de multiplier par quatre le nombre de véhicules retoqués pour des problèmes de pollution », indique le dirigeant.

Réseau de 410 points de service

Lequel anticipe donc une explosion du marché qu’il adresse à ce jour au travers d’un réseau de 410 points de service partenaires (garages, concessionnaires, enseignes d’entretien type Speedy…), couplé à un système de navettes itinérantes dédiées aux flottes d’entreprise et de collectivité, et un positionnement écologique bien ficelé pour contrer les solutions concurrentes traditionnelles à base de produits chimiques. « Dépolluer avec un polluant, ça n’a pas de sens », insiste-t-il. Et le dirigeant de tabler sur un chiffre d’affaires 2017 de 4,5 millions d’euros contre 2,6 millions d’euros générés l’an passé (pour un bénéfice net de 400.000 euros).

Cap sur l’Europe

Pour ce faire, FFED entend s’appuyer sur trois leviers. Celui de l’effectif, d’abord, qui s’étoffera cette année d’une douzaine de commerciaux supplémentaires. Objectif : accélérer le recrutement de garages partenaires pour mailler l’ensemble du territoire. « Aujourd’hui nous en intégrons une trentaine par mois », précise-t-il. Celui, ensuite, de l’Europe avec l’ouverture le 1er mars dernier d’une première filiale en Belgique. « Avec une typologie de parc automobile similaire à la France et plus de 15 millions de véhicules en circulation, le Benelux est un marché conséquent à proximité directe, qui subit comme tous les grands pays industrialisés des pics de pollution récurrents. L’implantation des stations de décalaminage a déjà commencé avec trois partenaires garagistes. L’objectif est d’en installer une centaine en 2017 », détaille Sébastien Le Pollès qui prévoit là-aussi l’embauche de dix salariés commerciaux, avant de dupliquer la démarche, début 2018, en Allemagne puis en Angleterre.

Boîtiers éthanol

Celui, enfin, des boîtiers de conversion bioéthanol (E85), la gamme de produits originelle développée par FFED, permettant « d’adapter les véhicules essence à cet agro carburant produit en France, propre et économique ». Une activité qui représente 10 à 15 % des facturations de FFED, appelée toutefois à monter en puissance grâce à l’homologation par la DGEC, au premier trimestre 2017, des boîtiers et de leur installation. « Face à la prolifération des ventes de boîtiers sur internet, l’Etat a jugé bon de définir un cadre juridique qui vise à réguler et sécuriser le marché en le professionnalisant ». Ce qui fait immanquablement les affaires de FFED qui, avec plus de 120 garages partenaires, se revendique comme le premier réseau d’installation de boîtiers de conversion au bioéthanol. « On en pose aujourd’hui une soixantaine par mois. L’objectif, d’ici à la fin de l’année, est de porter ce chiffre à 1.000 ».

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