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Eric Citone (Berlin Packaging) : "Nous allons développer les bocaux Le Parfait dans le monde entier depuis Nice"
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Eric Citone président de Berlin Packaging France "Nous allons développer les bocaux Le Parfait dans le monde entier depuis Nice"

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Géant mondial de la fourniture d’emballages en verre, plastique ou métal, Berlin Packaging vient d’installer le siège social de sa division France (CA 2022 : 150 M€, 120 salariés) à Nice, face à l’aéroport. Une adresse idéale, selon son président Eric Citone, pour développer son activité, avec en tête de proue la célèbre marque de bocaux Le Parfait rachetée fin 2021.

Eric Citone est le président de Berlin Packaging France — Photo : DR

Vous venez d’inaugurer le nouveau siège social de Berlin Packaging, au sein du nouvel immeuble Air Promenade, dans le quartier de l’Arenas. Pourquoi vous installez-vous aujourd’hui à Nice ?

Nous étions jusqu’alors à Contes (dans le moyen pays niçois, NDLR) où nous avons toujours 5 000 m2 de bureaux et d’entrepôts mais nous avions besoin de locaux plus grands, nous permettant aussi d’avoir plus de visibilité. Par ailleurs, de plus en plus de clients viennent nous voir en avion. La meilleure solution était donc de trouver des locaux dans le quartier de l’Arenas : nous ne sommes qu’à 70 mètres du terminal de l’aéroport ! Et la vue depuis le dernier étage a fini de nous convaincre qu’il nous fallait être là pour notre avenir et pour notre rayonnement en France et en Europe. Nous avons maintenant 900 m2 où travaillent une quarantaine de personnes.

Quels sont les grands axes de votre développement ?

Nous allons faire encore de très belles acquisitions. Nous en avons déjà réalisé 7 depuis 2019 parmi lesquelles Gerfran près de Bordeaux qui est le plus gros distributeur de bouteilles de vin en France. Nous avons de grandes ambitions pour le marché du vin, de même que pour celui des spiritueux.
Un grand point dans notre développement à venir concerne notre dernière acquisition : Le Parfait (CA 2021: 37,5 M€). C’est un gros travail car jusqu’à présent, nous étions exclusivement dans le B to B, Le Parfait nous ouvre les portes du B to C et le potentiel est monstrueux ! Le bocal traditionnel restera, d’autant qu’il est 100 % recyclable, mais nous allons apporter de nouvelles gammes. Cela nécessite un investissement de plusieurs millions d’euros qui sera réalisé d’ici la fin de l’année.

Les célèbres bocaux en verre Le parfait étaient passés dans le giron américain avant leur reprise fin 2021 par Berlin Packaging France — Photo : DR

Est-ce justement pour pénétrer le B to C que vous avez acquis Le Parfait fin 2021 ?

Non, nous avons acheté Le Parfait parce que c’est une marque incroyable, qui avait besoin d’être un peu dépoussiérée. Elle est très connue en France et a un potentiel énorme à l’export qui ne représente pour l’heure que 30 % des ventes. Notre objectif est de tripler le chiffre d’affaires dans les cinq prochaines années et d’inverser la tendance, pour passer l’export à 70 %. Mais l’important est que c’est une marque française, qui reste en France alors qu’elle était devenue américaine. Les bocaux sont produits et montés manuellement par une centaine de personnes en Auvergne. Mais quand même, le siège est à Nice !

Berlin Packaging est un géant, mais très peu connu en France. Quelle est sa valeur ajoutée dans ce secteur des emballages ?

Nous sommes des distributeurs quelque peu hybrides, nous ne faisons que très peu de négoce. Ce que nous vendons, ce sont à 80 % nos produits, nos moules. Nous sommes une multinationale complètement atypique, faite d’entrepreneurs. La gestion française se fait d’ici. Ni les Américains, ni les Italiens (le siège Europe est en Italie, NDLR) ne nous disent quoi faire. Au total, 120 personnes travaillent pour la société en France. Nous n’en comptions que 6 en 2011. Quant au chiffre d’affaires, il était de 3 millions d’euros en 2011, 80 millions d’euros en 2021 et de 150 millions d’euros en 2022. Une hausse qui s’explique en partie par les acquisitions mais notre croissance est avant tout organique

Qui sont vos clients ?

Ce peut être le petit producteur d’huile d’olive de la région aussi bien que Pernod Ricard ou Bonduelle.

"Face à la hausse du prix de l’énergie, nous avons quadruplé notre stock en un an et demi. Cela nous permet de ne pas dire non à nos clients."

Quel est l’impact de la flambée du prix de l’énergie sur votre activité ?

C’est un problème, nous ne pouvons pas toujours livrer en temps voulu mais la situation n’est pas dramatique alors qu’on voit des verreries fermer faute de pouvoir payer leur facture de gaz. Étant de vrais distributeurs, nous avons anticipé en quadruplant notre stock en un an et demi. Je dirais que notre stock est scandaleux, mais c’est ce qui nous permet aujourd’hui de ne pas dire non à nos clients, par rapport à nos concurrents qui y sont souvent contraints. C’est encore un énorme investissement de stockage. Berlin Packaging ne travaille jamais en flux tendu mais là, disons que nous avons détendu tous les élastiques !

Nice # Industrie # Banque # Agroalimentaire # Commerce # International