En décembre 2020 était lancée une étude sur le rapprochement entre le Crédit du Nord, qui a absorbé la Société marseillaise de crédit en 2010, et la Société Générale. Aujourd’hui, le rapprochement se concrétise pour donner naissance "à une nouvelle banque", à l’horizon 2023, année au cours de laquelle interviendra le rapprochement juridique des deux banques. "Le projet va ensuite s’inscrire dans le temps, sans date couperet, avec l’idée que 1+1 fasse au moins 2 à la sortie pour nos clients ; avec l’idée aussi que nos collaborateurs puissent saisir de nouvelles opportunités. Il n’y aura pas de big bang", assure Bruno Deschamp, président du directoire de la Société marseillaise de crédit depuis janvier 2014.
Bruno Deschamp mènera la déclinaison régionale de ce projet "SG-SMC" avec Isabelle Martinon, nommée déléguée générale de la délégation régionale Provence-Alpes-Côte d’Azur-Languedoc-Roussillon-Corse de la Société générale au mois de mai de cette année. "Après avoir été longtemps concurrents, nous travaillons ensemble pour une même ambition : créer une belle banque, une banque qui sera la première de notre futur réseau, après Paris, avec un bon million de clients", confie Isabelle Martinon.
Une nouvelle banque ancrée en région
Alors que la Société Générale a récemment annoncé la suppression de 3 700 postes au niveau national entre 2023 et 2025 dans le cadre de son rapprochement avec le Crédit du Nord, les deux dirigeants en région Paca se sont voulus rassurants en dressant le portrait d’une nouvelle banque forte, "partagée avec l’ensemble des collaborateurs. À titre d’exemple, cette nouvelle entité gérera 8 milliards d’euros d’encours de crédits, dont la moitié à destination des entreprises et des professionnels, sur le seul territoire de la métropole Aix-Marseille, ce qui équivaut au montant actuel géré par la Société marseillaise de crédit sur l’ensemble du territoire régional."
Revendiquant une feuille de route "ancrée régionalement", Bruno Deschamp a réaffirmé son souci de n’abandonner aucun territoire. "Nous compterons, demain, 221 agences dans le Sud-Est (une région, qui couvre Paca et Corse, NDLR) et quatre centres d’affaires dédiés aux entreprises avec des satellites permettant d’assurer une proximité avec notre clientèle professionnelle. Il y aura des regroupements d’agences pour créer des agences plus puissantes avec des collaborateurs aux rôles plus affirmés. Ce projet de regroupement n’exclut pas la création de nouveaux sites, à l’image d’un centre d’affaires autour de Gap. Quant aux sites abandonnés, ils pourraient être mis à la disposition d’associations d’insertion et d’emploi", détaille le président.
Des pouvoirs importants en région
Cette nouvelle banque régionale aura son siège à Marseille, mais le lieu n’a pas encore été tranché. Elle n’aura plus de conseil de surveillance, mais s’appuiera sur "une instance, qui associera des chefs d’entreprise, des décideurs, des personnalités à la gouvernance régionale de la future banque." Ce siège régional aura des pouvoirs importants, avec des capacités pour recruter et gérer les ressources humaines, pour réaliser des investissements ou encore communiquer. "99 % des dossiers seront traités et décidés en région", souligne Isabelle Martinon, qui veut y voir "une opération de décentralisation majeure pour l’ensemble du groupe."
Par ailleurs, le centre de relation clients, basé à Marseille (220 personnes) sera conservé, ainsi que les deux sites de la Société marseillaise de Crédit dédiés au "back-office" et situés à La Joliette et Aubagne.
"99 % des dossiers seront traités et décidés en région"
"Au total, cette nouvelle banque emploiera 2 615 collaborateurs (dont 1 965 en agences) de Nice à Arles, de Gap à La Corse", précisent les deux dirigeants. À ce jour, la Société marseillaise de crédit compte 1 250 collaborateurs et la Société générale en compte 25 000 en France. "Aucun départ ne sera contraint. Nous voulons trouver une solution pour chacun de nos collaborateurs et nous allons créer une académie des compétences, dotée de 10 millions d’euros, pour proposer à chacun un parcours de formation personnalisé", a précisé Isabelle Martinon. En outre, de nombreux postes seront également créés pour accompagner cette transformation.
L’ancrage local s’appuiera non seulement sur des emplois et un maillage territorial, mais aussi sur une stratégie de marque, dévoilée en 2023. Cette nouvelle identité reflétera l’appartenance à un grand groupe et aux particularités de chacune des 11 régions.
