L’entreprise varoise MSE Group a récemment achevé un chantier emblématique, la réhabilitation du port de plaisance de Frontignan, 5e port d’Occitanie, en même temps qu’elle accueillait à son bord un nouvel actionnaire et une nouvelle dirigeante. Fondée il y a seize ans par Vincent Gremeaux, implantée à Signes dans le Var, la société, spécialiste des équipements d’amarrage pour les ports, a été reprise en fin d’année 2022 par Mélanie Costaris Novais avec le concours de Perseus. Cette société française de capital-risque réalise là sa troisième acquisition en France, sa deuxième en région Paca. Perseus se définit comme "une plateforme associant des dirigeants expérimentés à la reprise d’entreprises à potentiel" et s’est donné pour mission "d’acquérir des PME en France et en Europe, pour les développer, les accompagner sans limite de temps, ni objectif de cession, tout en maintenant leur ADN."
Un savoir-faire
Cela tombe bien, c’est l’ADN de MSE (Marina System Equipment) qui a convaincu Mélanie Costaris Novais de se lancer, après une carrière à l’international. Elle s’est intéressée au dossier de reprise de MSE Group en avril 2022. Fin juin, l’offre était validée et mi-juillet, elle démarrait sa nouvelle vie de dirigeante de PME. "J’ai été séduite par le produit, à savoir, un produit technique, en lien avec l’industrie de la mer, mais aussi par la structure même de l’entreprise, qui lui permet de maîtriser la chaîne de bout en bout", explique la directrice générale. Chez MSE, les 25 salariés conçoivent, fabriquent, installent et entretiennent des dispositifs d’amarrage (pontons, passerelles, petits appontements) dédiés à la plaisance et aux activités nautiques et commerciales.
MSE Group rayonne sur tout le bassin méditerranéen mais aussi au-delà. À Apt dans le Luberon, ses équipes ont développé, fabriqué et installé une piscine flottante de 230 m², entourée de platelage en bois exotique. En Suisse, elles ont conçu et fabriqué 930 mètres linéaires de pontons flottants pour le port de plaisance de Lucerne. En Polynésie, elles ont participé à l’aménagement de la marina de Papeete.
Se structurer pour penser l’étape d’après
L’entreprise varoise ne manque de pas de références avec des filiales en Algérie, au Maroc et en Polynésie que Mélanie Costaris Novais compte bien faire grandir. Avec un chiffre d’affaires de 6,5 millions d’euros en 2022, dont près de 90 % sur le marché français, dominé par des réponses aux appels d’offres, "nous avons les capacités d’avoir des ambitions, à la fois mesurées et audacieuses et de multiplier ce chiffre par deux, notamment à l’export", confie la dirigeante.
Avant de poursuivre sa croissance, l’entreprise, qui a enregistré une croissance de 12 % de 2021 à 2022 et qui réalisait moins de 4 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018, doit se structurer, adopter des process et des méthodes autour des trois piliers, qui font sa force : la conception au sein de notre bureau d’études, la fabrication et l’installation. "Mener un chantier de A à Z est une spécificité qui nous apporte une réelle valeur ajoutée et nous devons le faire savoir", confie Mélanie Costaris Novais. Cette dernière prend aussi le temps de se familiariser avec le marché du nautisme. Ensuite, "nous pourrons renforcer notre développement, à l’international, mais aussi sur la façade atlantique française."
