Il y a quelques semaines, les fondateurs de l’entreprise Ixarys, Véronique Maurel et Patrick Hyppolite, ont décroché le label Airbus Helicopters. Un label que seules neuf sociétés éditrices de logiciels MIS (Maintenance information system) ont obtenu à ce jour. Ce label « nous permet non seulement de répondre à la stratégie globale de digitalisation du constructeur, mais aussi d’assurer le partage de données entre le constructeur et ses 12 centres de maintenance qui ont tous l’obligation de s’équiper auprès de l’un des neuf éditeurs certifiés », détaille Patrick Hyppolite.
Changement de dimension
Ce label résonne comme une reconnaissance pour la PME de Lorgues (près de Draguignan), spécialisée dans l’édition de logiciels pour les domaines viticoles et caves coopératives depuis 2008 (gestion des parcelles, traçabilité des vins, gestion des ventes) et l’aéronautique depuis peu. Il est aussi un encouragement à poursuivre sur la voie de l’aéronautique, un marché qu’elle a commencé à adresser en 2013 pour répondre à la demande d’un client avant de créer un produit dédié, TracingFlight, en 2018. « Les derniers développements autour de notre logiciel nous permettent de disposer d’un outil mature, robuste et capable de s’adapter à toutes sortes d’appareils volants, du drone à l’A340 et d’accompagner nos nouvelles ambitions », explique le dirigeant. TracingFlight alerte, planifie et anticipe les révisions, trace les opérations de maintenance et gère les stocks pour optimiser le plan de charge des ateliers et en définitive augmenter la disponibilité des flottes et sécuriser les vols. « Parce qu’un A340, c’est à lui seul deux palettes de papier à archiver et une durée de vie de 20 à 30 ans, notre logiciel assure aussi toute la gestion documentaire associée à la vie d’un aéronef », ajoute Patrick Hyppolite.
La compagnie Derichebourg Atis, qui revendique le statut de leader européen de la sous-traitance aéronautique, utilise les logiciels de la PME varoise. Ixarys équipe aussi l’activité prototype d’ATR (Avions de transport régional), une compagnie commerciale aux Comores, des centres de maintenance en France, un autre au Canada et l’aéroport de Nice pour le suivi et la traçabilité de la maintenance et de la réparation des balises au sol (environ 2 500). Les références s’accumulent. Si on y ajoute le label Airbus Helicopters, « Ixarys change clairement de dimension. »
Le top 5 des éditeurs français
La PME a d’ailleurs créé fin 2019, une filiale dédiée baptisée Wypert et dirigée par Stéphane Le Floch. « Notre objectif est de nous hisser dans le top 5 des éditeurs de MIS français et d’exister sur un marché dominé par de grands groupes, comme IBM, Sage ou Sap en faisant valoir les capacités d’adaptation de notre logiciel et notre réactivité de PME. »
L’entreprise, qui emploie 19 personnes, cible prioritairement les opérateurs, qu’ils soient acteurs de la maintenance ou compagnies aériennes (15 à 20 aéronefs), qu’ils gèrent des flottes habitées ou non et se dit prête à saisir toutes les opportunités, en France, en Europe et en Amérique du Sud. Le dirigeant assure que l’entreprise connaît chaque année une croissance à deux chiffres sans toutefois dévoiler son chiffre d’affaires et souhaite dès cette année faire grimper la part de l’activité aéronautique de 20 à 50 % de son chiffre d’affaires.
