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EMR Ascenseurs met de la créativité dans les cabines
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EMR Ascenseurs met de la créativité dans les cabines

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Sylvie Wohlgemuth, à la tête de l’entreprise EMR spécialisée dans la maintenance et l’installation d’ascenseurs à Nice, s’est lancée depuis trois ans dans l’habillage artistique des cabines. Un marché encore restreint mais qui lui permet de se distinguer.

Depuis trois ans, Sylvie Wohlgemuth, gérante de l'entreprise niçoise EMR, s’est lancée dans l’habillage artistique des cabines d'ascenseurs sous la marque Ideel — Photo : Olivia Oreggia

Spécialisée dans la maintenance et l’installation d’ascenseurs, l'entreprise niçoise EMR - en version longue Electro Mécanique Raymond - doit son nom à Raymond Le Dain, qui a fondé la société en 1920. Sa fille a pris la suite et a elle-même passé le flambeau à la sienne, Sylvie Wohlgemuth. L'actuelle gérante se rêvait un autre avenir mais elle a cédé et appris sur le tas jusqu’à transformer la petite affaire en une PME florissante.

« Ma mère m’a transmis l’amour du métier. Elle était la seule femme dans les années 50 dans ce milieu. De 200 ascenseurs installés, elle est passée à 500. Et moi, à 5 000 aujourd’hui. » L'effectif est passé de cinq collaborateurs dans les années 80 à une centaine aujourd'hui. Le chiffre d’affaires d’EMR dépassera légèrement les 10 millions d’euros cette année (9,9 M€ en 2017, 400 000 euros de résultat net). Il y a eu des années plus fastes. « Entre 2004 et 2016, des obligations réglementaires contraignaient à de gros travaux de conformité. Nous avons atteint les 15 millions d'euros de chiffre d'affaires. Des devis tombaient tout le temps ! Nous avons pris l'habitude d'être des enfants gâtés. Et puis d'un coup, plus rien. Le gouvernement a stoppé net ces obligations. »

De l'art dans la cabine

Depuis trois ans, Sylvie Wohlgemuth s’est lancée dans l’habillage artistique des cabines sous la marque Ideel. Elle veut changer la vision que l’on peut avoir des ascenseurs. « Les trucs hyper sérieux, hyper connectés, l'intelligence artificielle, oui ! Mais ne me privez pas d'art et de créativité sinon je meurs ! » La patronne montre fièrement des photos de ses œuvres : sculpture en métal et habillage cuir façon intérieur de berline allemande pour un concessionnaire auto, tables de jeu et bar incrustés dans un miroir pour un casino, d’autres œuvres uniques encore pour une PME fabricante d'éclairages des Alpes-Maritimes, un riche client monégasque ou un prestigieux hôtel à Cannes. Ce que cela génère financièrement pour l’entreprise ? « Rien du tout, mais ce n'est que le début », estime la gérante, qui cherche actuellement quelqu'un pour vendre ces prestations d'aménagement intérieur des cabines.

Vers l'ascenseur connecté

L’avenir d’EMR passe bien sûr aussi par l’innovation et le développement de l’ascenseur connecté qui indiquera via smartphones les pannes et pièces à changer. « Nous y travaillons. Quand les multinationales (du secteur, NDLR) sortent un produit, il ne faut pas que les PME soient à la traîne. » Pour cela, EMR ne recrutera pas mais collaborera avec une entreprise spécialisée. « Nous sommes ascensoristes, pas informaticiens. » La concurrence est rude face aux géants comme le finlandais Koné ou l’américain Otis, dont les chiffres d’affaires s’expriment en milliards d'euros et le nombre de salariés en milliers. Pour autant, Sylvie Wohlgemuth voit sa petite entreprise suivre « une croissance régulière grâce à la confiance des clients. » Elle parvient depuis des décennies à se distinguer en plaçant l’humain au premier rang, dans la gestion de ses salariés comme dans sa relation client. EMR revendique ainsi une place de numéro un du secteur dans les Alpes-Maritimes.

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