Le 21e "coffee shop" (café-restaurant) sous enseigne Émilie and the Cool Kids a ouvert le 1er mars dans la zone commerciale Nice Valley, qui borde le stade Allianz Riviera à Nice. Dans son fief donc, là où l'enseigne a été créée en 2007 par Céline Molière et Émilie Zmaher. Ce nouvel établissement est une franchise, comme la majorité des restaurants de l'entreprise, qui n’en compte que quatre en propre. Le modèle a fait ses preuves : Émilie and the Cool Kids affiche un chiffre d’affaires de 6,5 millions d’euros en 2022, totalisant 130 emplois.
De vendeuse de cookies, Céline Molière a évolué vers le métier de franchiseur, s'appuyant désormais sur des experts métier en externe pour gérer les achats, les ressources humaines ou la R & D. "Nous recevons plus de 300 demandes de franchise par mois, confie la dirigeante, tout juste revenue de Lyon en mission prospection. Évidemment, il y a beaucoup de curieux mais le rythme de demandes est élevé et régulier depuis des mois. Nous avons déjà six signatures depuis le début de l’année."
Parmi tous ces franchisés, un point commun : l’envie de changer de carrière. À Nice, c’est un ancien photographe qui a ouvert la boutique, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) une ex-juriste et, à Saint-Raphaël, une ancienne cliente qui a travaillé à la Sécurité Sociale et à la Caf (ce sera la 22e ouverture). "Ils se tournent vers nous car ils repartent de zéro dans une vraie reconversion professionnelle et nous les accompagnons", décrit Céline Molière.
Un fonds d’investissement "éthique et féministe"
Un accompagnement dans la recherche de l’emplacement idéal, dans les travaux d’architecture, dans la formation tant à l’opérationnel (pâtisserie) qu’à l’entrepreneuriat (gestion RH, pilotage des indicateurs clés de performance…) et, bien sûr, avant tout cela, dans la recherche de financement. Une phase qui devient de plus en plus difficile, estime Céline Molière. Malgré des dossiers solides et un concept éprouvé, les banques se montrent frileuses. "Nous nous sommes donc demandés comment contourner cet obstacle, grâce à d’autres solutions intégrant du financement privé, explique la dirigeante niçoise. Faciliter l’accès à l’entrepreneuriat, c’est une bataille pour moi. Ce doit être un rêve accessible."
L'équipe d'Émilie and the Cool Kids travaille ainsi "sur un projet de fonds d’investissement à la fois éthique et féministe pour soutenir les bons profils qui n’ont pas 40 000 ou 50 000 euros de côté (investissement minimum pour devenir franchisé de l'enseigne, ndlr). Nous savons que l’accès au financement est plus difficile pour les femmes. Nous n’en sommes qu’au début mais nous avons déjà trouvé des partenaires."
Des demandes jusqu’aux États-Unis
Émilie and the Cool Kids devrait compter une trentaine de coffee shops d’ici fin 2023, avec de nouvelles implantations à Bordeaux, Nailloux (près de Toulouse), Dax (Landes) ou encore Besançon. Et bientôt peut-être aussi à l’étranger, l’enseigne recevant régulièrement des demandes d’ouvertures en Belgique, en Suisse et même aux États-Unis. Vendre cookies et bagels aux Américains, "cela a toujours été dans un coin de ma tête, confie Céline Molière. Ils trouvent que nos coffee shops ont une French touch. Mais cela prendra du temps, il y a un gros travail, notamment sur la partie juridique."
