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Ecoat accélère dans la décarbonation de la peinture
Grasse # Industrie # Levée de fonds

Ecoat accélère dans la décarbonation de la peinture

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Entreprise industrielle de chimie verte à destination de la peinture et des revêtements, Ecoat conçoit et fabrique des polymères biosourcés. La scale up installée à Grasse vient de lever 10 millions d’euros pour accélérer sa croissance, avant un prochain tour de table et l’achat d’une deuxième usine fin 2024-début 2025.

Olivier Choulet a fondé Ecoat à Grasse en 2011 — Photo : Olivia Oreggia

Ecoat accélère. L’entreprise azuréenne vient de lever 10 millions d’euros pour financer sa croissance (auprès de Smalt Capital et 123 IM, Bpifrance, BPMed, BNP Paribas, Crédit Coopératif, CEPAC, Caisse d’Épargne Côte d’Azur et Région Sud Investissement). Ainsi va-t-elle pouvoir tripler sa capacité de production d’ici la fin de l’année et passer de 5 000 à 15 000 tonnes de polymères biosourcés. Ces liants, qui entrent dans la composition de peintures et vernis, ne sont composés que de matières premières renouvelables (contrairement aux polymères pétro-sourcés), dérivées du bois, des oléagineux ou des déchets de l’industrie papetière.

Une deuxième usine en vue

La R & D se fait à Grasse, où se situe le siège, la fabrication dans une usine de 3 000 m2 à Roussillon (Isère). Une quinzaine de personnes travaillent dans chacun des sites. Si cette dernière levée de fonds (la quatrième pour l’entreprise) doit permettre d’automatiser une partie de la production, un tour de table en série B suivra fin 2024, avec un objectif de 25 à 30 millions d’euros. Ecoat pourra alors se lancer dans l’acquisition d’une seconde unité de production. "L’idée est de racheter des sites de produits solvantés qui utilisent à peu près les mêmes technologies que les nôtres et de réajuster les installations pour nos propres technologies", précise Oliver Choulet, son fondateur et dirigeant. "Nous faisons beaucoup dans l’économie circulaire. Nous avons ainsi acheté des bâtiments, des réacteurs, des installations existants que nous avons reconvertis. Notre usine est sur une plateforme chimique, partagée par une quinzaine d’entreprises, nous n’avons donc pas eu à investir dans les infrastructures. Maintenant, nous arrivons vraiment dans une accélération importante."

Présente sur les cinq continents, de l’Australie à l’Afrique du Sud ou à la Chine (où ses polymères se retrouvent sur le train à grande vitesse), Ecoat se lance désormais aux États-Unis. Elle devrait tripler son chiffre d’affaires cette année pour atteindre les 12 millions d’euros.

Entreprise à mission

Au-delà du business, Ecoat s’est engagé dans la transition écologique, devenant entreprise à mission : "il faut que nous soyons un leader de la décarbonation", pose simplement Olivier Choulet. "Quand on utilise un polymère issu de notre usine, l’empreinte carbone est de -0,1 kg de CO2 par kilo de polymère, alors que pour un polymère acrylique, ce n’est pas loin de 2 kg de CO2. C’est très important car les entreprises entrent dans des processus de décarbonation, l’urgence climatique est là. 97 % des émissions des entreprises de peinture sont liées à leur activité et à la matière première utilisée, elles sont donc obligées de passer à des solutions bas carbone." Pour apporter une réponse globale, l’entreprise a ainsi développé il y a un an une offre de services pour accompagner ses clients dans leur transition écologique en analysant le cycle de vie (ACV) de leurs produits et formulations. "Nous avons économisé 600 tonnes de CO2 l’an dernier, entre ce que nous émettons et ce que nous évitons. Mais il y a encore beaucoup à faire."

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