Quels objectifs visiez-vous en organisant un forum dédié à l’investissement féminin ?
Le réseau Femmes Business Angels est le seul réseau féminin de business angels en France. Il a été créé autour d’entrepreneuses et investisseuses en 2003 et compte aujourd’hui 160 femmes qui investissent et accompagnent des start-up. Depuis la création, ces femmes investisseuses ont investi un total de 15 millions d’euros dans 200 start-up. Sur plus de 1 000 projets reçus et analysés, le réseau investit dans 20 projets chaque année.
Des déclinaisons régionales ont été créées pour réunir localement des communautés de femmes, qui entreprennent et investissent. C’est cette communauté que nous avons voulu mettre en avant lors de ce premier forum. Nous voulons pousser les femmes qui souhaitent investir à se dévoiler aux entrepreneurs et entrepreneuses pour grandir ensemble.
Quel est le poids du réseau Femmes Business Angels en région Paca ?
Aujourd’hui, notre club régional, lancé la veille du premier confinement au printemps 2020, réunit trois femmes investisseuses. C’est encore trop peu, mais nous sommes prêtes à créer une véritable dynamique localement, à transmettre l’envie aux femmes d’investir, à les aider à mettre le pied à l’étrier et gagner en confiance.
Aujourd’hui, sur 5 000 à 6 000 personnes physiques qui investissent en France, seulement 9 à 10 % sont des femmes. Pour espérer voir les femmes investir davantage, nous devons les accompagner, car elles sont nombreuses à s’estimer sous-qualifiées. Elles doivent oser passer la ligne et nous pouvons les y aider, d’abord à travers une formation, ensuite en mutualisant l’analyse et la sélection des dossiers. L’étude des projets se fait en équipe mais chaque investisseuse choisit librement et indépendamment son ou ses investissements.
Quelles sont vos ambitions pour le réseau FBA à Marseille ?
Je veux voir grandir en région une belle communauté de femmes. J’aimerais que nous soyons rapidement une petite dizaine et pour cela, il faut inciter quelques investisseuses à passer le pas pour avoir des modèles à montrer. Ce sont les premières qui sont les plus difficiles à convaincre, ensuite, nous pouvons nous attendre à un effet boule de neige.
Quant aux entrepreneuses en quête de fonds, nous n’avons pas de mal à les faire venir à nous. Elles ont besoin de cette sororité, qui va les rassurer. Nombre d’entrepreneuses ont pris des claques et visent davantage de sérénité dans leur recherche d’investisseurs qui les aideront à grandir.
Vous êtes vous-même investisseuse. Comment sélectionnez-vous les projets dans lesquels vous investissez ?
Je suis business angel depuis trois ans et j’ai investi dans 8 projets, tous très différents. Ce qui me convainc d’investir dans un projet plutôt qu’un autre, c’est avant tout l’équipe, une équipe qui a une vision pour l’entreprise. En tant que femmes, notre approche des dossiers est souvent bienveillante, mais aussi très exigeante.
