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Décharges illégales de chantiers du BTP : les fédérations professionnelles du Var en "guerre"
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Décharges illégales de chantiers du BTP : les fédérations professionnelles du Var en "guerre"

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Suite au coup de filet mené par les parquets de Draguignan et Nice dans une affaire de décharges illégales de déchets de chantiers sur la Côte d’Azur, les fédérations professionnelles du BTP et des industries de carrières locales ont décidé de se constituer partie civile. Elles espèrent des sanctions exemplaires et demandent une éradication du mal à la racine.

Frédéric Soulié, directeur de la Someca, à Brignoles (Var), et président de l'Union nationale des producteurs de granulats Paca Corse — Photo : DR

Au début de l’été, les parquets de Nice et de Draguignan ont mené une opération d’envergure après des mois d’enquête sur les déversements sauvages de déblais de chantiers sur la Côte d’Azur. En déployant 200 gendarmes, des agents de l’administration fiscale et de la direction régionale de l’environnement, des enquêteurs ont investi les sièges de six sociétés de travaux publics et deux chantiers et placé 11 personnes en garde à vue.

Un coup de filet unanimement salué par l’ensemble de la profession et au premier rang desquels Jean-Jacques Castillon, président de la Fédération du BTP du Var, qui représente 40 % de l’activité du BTP local. « Même s'il ternit une fois de plus l’image de nos métiers et de nos entreprises, c’est un mal nécessaire. Cette opération était attendue, souhaitée même, mais elle me surprend agréablement par son envergure et les moyens déployés. » Un sentiment de satisfaction partagé par Frédéric Soulié, président de l’Union nationale des producteurs de granulats (UNPG) Paca Corse et directeur général de la Someca, société leader dans le Var de la production de granulats naturels et recyclés, qui a placé le développement durable et le respect de l’environnement au cœur de sa stratégie et qui avait initié des 2018 des Journées de l’économie circulaire.

« Bâtir une traçabilité pérenne »

Pour éradiquer ces décharges illégales qui portent préjudice à l’ensemble de la profession en termes d’image et de concurrence déloyale, pour éviter aussi les amalgames, l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem) Paca a exprimé auprès du juge d’instruction son souhait de se porter partie civile aux côtés de la Fédération du BTP du Var. « Nous voulons ainsi rappeler que la plupart des entreprises du BTP sont saines et font leur boulot correctement et dans le respect de la loi », ajoute Frédéric Soulié. Les deux fédérations professionnelles attendent désormais des sanctions judiciaires et financières exemplaires, « pour tous les protagonistes, notamment les maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre, publics et privés, qui en tirent un bénéfice en omettant leurs obligations », précise Jean-Jacques Castillon.

Pour Frédéric Soulié, le mal doit être traité à la racine : « La justice a fait un geste fort en menant cette opération. Il faut maintenant régler le problème dès la rédaction du marché et encourager la traçabilité des déchets, une obligation qui relève de la responsabilité pénale, financière et sociétale des maîtres d’ouvrage. Ainsi les entrepreneurs voyous n’existeront plus et le Var sera préservé », ajoute l’entrepreneur. Il appelle d’ailleurs de ses vœux un « travail pour le futur, qui soit mené dans le Var avec les élus et le législateur pour bâtir une traçabilité pérenne. »

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