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De la commande à la gestion des stocks, BeefHouse digitalise la restauration
Cannes # Innovation

De la commande à la gestion des stocks, BeefHouse digitalise la restauration

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La dizaine de restaurants BeefHouse expérimente une application, créée en interne, qui permet, entre autres, au consommateur de passer sa commande et de payer son repas. Le groupe cannois propose désormais cet outil digital à l’ensemble du secteur de la restauration.

Laurent Villa, dirigeant et fondateur du groupe BeefHouse, a ouvert son premier restaurant à Cannes en 20002. Il vient d'inaugurer le onzième en région parisienne — Photo : O. Oreggia

Sans le savoir, Laurent Villa avait pris de l’avance sur le contexte sanitaire. Son application permet, entre autres, de commander ou payer son plat au restaurant, sans contact, directement depuis son smartphone. Baptisée RX Club, elle a été développée ces trois dernières années et est testée depuis plus d’un an dans les propres restaurants du groupe qu’il a créé en 2012 et qu’il dirige.

Onze restaurants « digitalisés »

Sous l’enseigne BeefHouse et Tribeca, il en compte désormais onze dans toute la France, de Marseille à Lille. Le dernier en date vient d’ouvrir à Plaisir, en région parisienne.

« La restauration n’est pas du tout 2.0, il n’y a pas de digitalisation, il y a tout à faire. »

Dans chacun de ces établissements, le client n’attend donc plus le serveur pour passer sa commande, il la gère directement depuis son smartphone. « Je n’ai pas créé RX Club pendant le Covid, mais j’en vois les bienfaits et ça me donne envie d’aller encore plus loin », souligne Laurent Villa. « Le monde de la restauration n’est pas du tout 2.0, il n’y a pas de digitalisation, il y a tout à faire. On pourra nous dire qu’on enlève le côté humain mais c’est archi faux. Le service est plus efficace puisque les commandes sont directement envoyées en cuisine. C’est un gain de temps assez important que nous avons transformé afin de rendre nos équipes plus accueillantes, plus disponibles pour du conseil. Pour cela, il faut que le serveur soit lui aussi de la partie. » Ce dernier est ainsi « incentivé » selon son activité précise : l’outil digital permet de lui attribuer une commission, en plus de son salaire fixe, selon le nombre de tables et de couverts servis dans la journée.

Des tarifs selon la fidélité ou le profil

Le consommateur est quant à lui récompensé de sa fidélité selon qu’il se connecte plus ou moins fréquemment à son compte. « Le tarif change en fonction de ses connexions à l’application. En fonction du créneau horaire aussi. Pour améliorer notre service, on lisse les flux. C’est ce que permet facilement la digitalisation. Chaque directeur a son paramétrage à la journée et peut ainsi modifier son menu en fonction de l’heure et du trafic. En fonction aussi du profil du client. Les étudiants par exemple payent moins cher : sans changer la qualité, on change le grammage. Au lieu d’avoir un steak haché de 180 grammes, ils auront 120 grammes et un pain bun plus léger. »

Autre fonction de l’application, la possibilité de connaître l’état des stocks en temps réel et d’adapter les prix pour limiter le gaspillage et les pertes sèches.

Bientôt un millier de salariés

Alors qu’il lance désormais son application auprès de l’ensemble des professionnels de la restauration, au-delà de ses seuls établissements, l’entrepreneur cannois continue de faire grandir son groupe. Avec des ouvertures prévues dans les prochains mois à La Ciotat, Créteil, Grenoble, Nice ou au Luxembourg, Laurent Villa prévoit de passer de 600 à un millier de salariés, et vise les 48 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021 (19 M€ en 2019).

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