Courtin Real Estate : "Nous voulons nous lancer sur le marché de l'immobilier résidentiel"
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Christophe Courtin dirigeant fondateur de Courtin Real Estate "Nous voulons nous lancer sur le marché de l'immobilier résidentiel"

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À 42 ans, Christophe Courtin, fondateur et ex-propriétaire du groupe de courtage d'assurances Santiane, est devenu un des business angels qui compte en Europe (75 start-up financées avec Courtin Investment). Après avoir révolutionné l’immobilier de bureau avec une quinzaine de bâtiments à Sophia Antipolis et développé l’offre de bureaux flexibles en France avec Flex-O, l'entrepreneur est prêt aujourd’hui à se lancer dans la construction de logements résidentiels.

L’entrepreneur Christophe Courtin veut se lancer dans la construction de logements résidentiels — Photo : DR

Où en sont vos chantiers sur la technopole de Sophia Antipolis ?

En trois ans, nous avons déposé et obtenu 40 000 m2 de permis de construire et ainsi réhabilité, à nous seuls, 5 % de Sophia Antipolis. Aujourd’hui, nous menons trois chantiers d’importance en parallèle : Centrium sur 12 600 m2, vendu à Unofi pour 55 millions d’euros, accueillera le plus gros "flex office" de la région sur 5 000 m2, une salle de sport, deux restaurants, 500 places de parkings. À dix-huit mois de la livraison, 70 % du site est commercialisé. Naturae, sur l’ancien site de KPMG, a été acquis par Deltager, filiale des caisses régionales du Crédit Agricole. On passe de 1 000 à 6 300 m2 toujours selon le même principe d’écoresponsabilité : on n’abat pas d’arbres, on construit sur les surfaces perméabilisées et on met des bassins de rétention. Nous recyclons par ailleurs 7 000 m3 de béton au total qui seront réutilisés en voirie. Enfin, CorNatura, ex-bâtiment de Dow Capital, est séparé entre Valimmo et Courtin Real Estate (10 000 m2 chacun). Nous avons déjà reçu des marques d’intérêt poussées pour deux des trois bâtiments. Les travaux devraient débuter cet été pour une livraison en 2024. Tous nos bâtiments sont labélisés. Nous sommes très fiers, d’autant que nous ne faisons travailler que des entreprises locales comme Lizée, Garcin, NGE… soit entre 100 et 150 personnes. J’ai gagné beaucoup d’argent avec la vente de Santiane (en 2018, NDLR), je pourrais m’arrêter. Mais quand on est sur un territoire, ce n’est pas seulement pour faire de la plus-value.

Avez-vous d’autres projets en vue ?

Il y a un gros projet que j’espère finaliser. Si nous y arrivons, nous aurons rénové 80 000 m2 de Sophia Antipolis, soit 10 % de la technopole. On ne pourra pas faire davantage sur ce marché-là. On regarde donc à Nice, notamment le quartier Grand Arénas, dans l’ÉcoVallée. Je cherche 3 000 m2 et je ne trouve pas. Avec Flex-O (société de flex office créée en 2020, NDLR) on s’implante à Lyon, Nantes, Montpellier, Lille mais à Nice, rien ! Je veux pouvoir trouver des bureaux flexibles dans les métropoles et les petites villes comme Angers, Rennes ou Grenoble. Le but est d’avoir 25 sites minimum d’ici cinq ans.

Selon vous, qu’a changé la pandémie pour l’immobilier de bureau ?

Cela a tout changé. Le télétravail obligatoire, un ou deux jours par semaine, convient très bien à la majorité des salariés. Pourquoi faire une heure de route pour aller travailler, avoir une imprimante qui fonctionne mal, une connexion internet de qualité moyenne… Chez Courtin Real Estate, les 25 collaborateurs sont en télétravail à 100 %. On a tout de même conservé les bureaux car certains préfèrent venir de temps à autre. Mais il est vrai que toutes les entreprises n’en sont pas là, notamment à Sophia Antipolis.

Cela vous pousse-t-il vers de nouveaux projets ?

Nous allons nous lancer dans le résidentiel. Nous avons réussi à rendre des bureaux sexy, alors pourquoi pas du logement ? L’immobilier de bureau n’est pas compliqué en exécution, il l’est en gestion de projet. Aucune banque ne finance un projet en blanc, des bureaux vides. Or, dans le résidentiel, 30 % sont dédiés au logement social, le reste est pré-vendu. Nous allons donc nous diversifier sur ce marché à d’ici fin 2021, début 2022.

Le logement serait un tout nouveau domaine pour vous ?

Oui, mais je n’avais jamais fait de bureaux il y a cinq ans, jamais fait d’assurance avant Santiane il y a quinze ans. Le logement, ça va plus vite. Il suffit d’avoir le foncier pour construire, surtout sur la Côte d’Azur. Je vais avoir droit à la même rengaine : "Vous n’y connaissez rien !" Non, c’est vrai, rien du tout. Il faut arriver neuf, sinon vous ne remettez rien en question, vous faites le même bâtiment que les autres font depuis trente ans. Il faut réfléchir à des logements différents, évolutifs. Peut-être qu’une deuxième place de parking peut être convertie en pièce supplémentaire dès qu’on n’en a plus besoin ? On ne va pas réinventer la roue mais on va essayer. Le logement doit désormais être couplé avec le tertiaire, avec du flex office au rez-de-chaussée, payable à la journée avec tous les services sur place. Tout le monde n’a pas forcément envie de travailler de chez lui, sans avoir envie d’aller loin. On a apporté la restauration, le sport ou la conciergerie au bureau. On peut apporter du bureau dans le résidentiel. La "ville des quinze minutes", c’est ça.

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