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Coronavirus – Pour maintenir son activité, l’ascensoriste EMR s’appuie sur un professionnel de la gestion des risques
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Coronavirus – Pour maintenir son activité, l’ascensoriste EMR s’appuie sur un professionnel de la gestion des risques

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Basé à Nice depuis 1920, EMR est spécialisé dans la maintenance et l’installation d'ascenseurs. Pour maintenir son activité en toute sécurité malgré la crise sanitaire, la PME s’est notamment appuyée sur l’IPRP, Intervenante en Prévention des Risques Professionnels, avec laquelle elle collabore depuis deux ans.

Spécialisée dans la maintenance et la réparation d'ascenseurs, l'entreprise niçoise EMR a poursuivi son activité malgré la crise. — Photo : EMR

Si, dans le contexte actuel lié à l'épidémie de coronavirus, les travaux neufs et les chantiers sont à l’arrêt, EMR (107 salariés, CA 10,80 M€) continue d’assurer la maintenance des ascenseurs et de délivrer les usagers éventuellement bloqués à l’intérieur. « Nous avons spontanément maintenu notre activité », explique Stéphane Marfort, directeur commercial, administratif et financier de la société niçoise. « Nous avons tout de suite communiqué auprès de nos salariés, leur expliquant pourquoi nous voulions maintenir l’activité et pourquoi ce ne serait pas dangereux pour eux. »

Un responsable sécurité, une obligation pour les entreprises

Pour ce faire, l’ascensoriste, qui a fait du bien-être et de la sécurité de ses effectifs une priorité depuis longtemps, s’est notamment appuyé sur l'intervenante en prévention des risques professionnels (IPRP) avec laquelle il collabore depuis deux ans, Alexandra Sciarra. Egalement dirigeante d'Atouts+, un organisme de formation situé dans le Var, elle est agréée pour intervenir en tant qu'IPRP auprès d'entreprises telles qu'EMR. Depuis 2012, tout employeur a en effet l'obligation de désigner un ou plusieurs salariés compétents en matière de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail. À défaut, il peut externaliser donc cette mission de diagnostic, de conseil et d’accompagnement.

« Nous avons le nez dans notre cœur de métier, nous nous efforçons de bien faire les choses mais ce n’est pas toujours simple de réfléchir en amont sur le soin que nous pouvons apporter à nos salariés », reprend Stéphane Marfort. « Avant, par exemple, nous ne traitions pas la situation de façon posée lorsqu’un accident du travail se produisait. Désormais, le CSE procède à une analyse qu’il fait remonter à la direction qui la reprend point par point avant de décider d’éventuelles actions correctives. Autre exemple, concernant les risques psychosociaux, un outil en ligne et anonyme a été développé. »

L'IPRP intervient deux fois par mois dans l'entreprise

Alexandra Sciarra intervient ainsi auprès d’EMR deux fois par mois. Un rythme qui peut varier selon l’entreprise cliente et la convention qui les lie. Elle assiste notamment à chaque réunion du Comité social et économique de la société.

Dans le contexte actuel, son rôle d’IPRP prend une dimension plus nécessaire encore. « Si le risque et l’ampleur sont inédits, cela reste de la gestion de risque. L’approche de l’évaluation est la même », précise Alexandra Sciarra. « Chez EMR, nous avons mis en place les gestes barrières dès le mois de février. Les risques ont ensuite été évalués, poste par poste dès le 17 mars. Cela nous a permis de rédiger un document simple, j’insiste sur la simplicité, d’une dizaine de pages de préconisations : distanciation, covoiturage, prise de température… Je m’adapte par ailleurs aux besoins de l’entreprise, selon qu’elle a ou non un CSE, son secteur, ses dirigeants. »

Un référent Covid de contrôle ?

Ses donneurs d’ordre (cabinets d’architectes, syndics…) étant à l’arrêt, EMR envisage une reprise de son activité suspendue, à partir de la fin du confinement. Mais l’entreprise le sait, ce sera très progressif et le risque de contrecoup s’annonce sévère dans le secteur, les assemblées générales des copropriétés étant reportées et avec elles, les nouvelles commandes de travaux. Alexandra Sciarra accompagnera bien évidemment cette reprise. « Il ne s’agit pas simplement de rédiger des procédures, il faut surtout les faire respecter », souligne l’IPRP. « Le plus compliqué n’est finalement pas sur le terrain. Les techniciens ont leur propre véhicule de service dans lequel ils sont seuls, il y a par ailleurs des process afin qu’ils récupèrent chaque jour leur sac de travail préparé la veille avec matériel, gants, gel hydro alcoolique… Et ils sont habitués aux consignes de sécurité, ils en suivent déjà dans leur quotidien. Mais dans les bureaux, ce n'est pas dans les moeurs. Même dans les directions générales. Concernant les postes administratifs, cela peut donc être plus difficile, même avec une seule personne par pièce. Ne serait-ce que pour montrer un document à un collègue par exemple, il est difficile de ne pas spontanément créer du lien. » Pour renforcer la sécurité des équipes, l’IPRP envisage entre autres la création d’un référent Covid-19 de contrôle.

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