Quelques jours après le confinement, les entreprises du BTP varois dénonçaient, par la voix de leur fédération, la trahison du gouvernement. Après avoir obtenu un certain nombre de réponses, notamment quant à l’activation du dispositif de chômage partiel, la fédération dénonce aujourd’hui « la situation malsaine vécue actuellement » qui vise à leur faire porter seules la responsabilité de la reprise des chantiers alors qu’elles attendent les nouvelles dispositions prises par leurs clients face au Covid-19 pour adapter leurs modes d’intervention. Elles attendent aussi le guide national des recommandations sanitaires, promis pour le 24 mars. Selon son président Jean-Jacques Castillon, « une pression inadmissible est en train de monter ! »
Aujourd’hui, les entreprises ont maintenu les interventions dans le cadre des travaux d’urgence pour lesquelles elles assurent une astreinte (maintenance de réseaux, de systèmes de chauffage, etc.) ou dans le cadre de travaux, généralement privés, où l’isolement des ouvriers est suffisamment assuré pour éviter leur mise en danger ainsi que toute mise en cause ultérieure de la responsabilité pénale du dirigeant. Cet ensemble représenterait environ 10 à 15 % de l’activité habituelle du BTP.
Réunir les conditions d’une reprise
Concernant une amélioration de la reprise de l’activité, celle-ci ne pourra être envisagée qu’à l’issue d’une période préparatoire qui devrait s’organiser à compter de la semaine prochaine pour une durée minimale de 10 jours ouvrés, soit au mieux après le lundi de Pâques, annonce la fédération varoise du BTP. Elle rappelle d’ailleurs qu’au-delà de l’organisation de la main-d’œuvre et de l’approvisionnement en matériaux, relancer un chantier nécessite l’accord et la contribution de multiples acteurs et n’est pas du seul ressort des entreprises de Bâtiment et de Travaux Publics, « comme on veut le faire croire depuis plusieurs jours. »
La fédération pose aussi une condition, à savoir de lever l’ambiguïté consistant à devoir approvisionner en équipements de protection leurs salariés alors que l’État les réquisitionne pour les soignants. « Il n’est pas concevable pour le BTP d’entrer dans une forme de concurrence sur ce sujet avec le monde de la santé », ajoute Jean-Jacques Castillon.