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Coronavirus : Mon Panier Bleu connecte commerçants de proximité et consommateurs
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Coronavirus : Mon Panier Bleu connecte commerçants de proximité et consommateurs

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La TPE Mon Panier Bleu a lancé sa marketplace il y a bientôt trois ans à Cannes pour connecter commerçants et consommateurs. En ces temps de confinement, la petite entreprise a vu son activité grimper en flèche, révélant le caractère indispensable d’un écosystème alimentaire local.

— Photo : DR

« Nous assurons habituellement une dizaine de livraisons par semaine. En ce moment, c’est une trentaine par jour. » Mon Panier Bleu est une plateforme qui regroupe une trentaine d’artisans et de commerçants de bouche dispersés dans les Alpes-Maritimes. Les commandes passées sur le site internet auprès des boucheries, primeurs, brasseries ou autres boulangeries, sont honorées en click and collect – en temps normal – ou par livraison. Aucun opportunisme dans ce concept puisqu’il y a déjà trois ans qu’Olivier Roubin l’a lancé.

Maillon de l’économie collaborative

Ex-responsable juridique chez Accenture à Paris, ce fils de commerçants cannois a littéralement changé de vie. « J’avais un gros salaire, je payais plein d’impôts », explique celui qui ne se rémunère pas encore. « Puis j’ai fait un burn-out, mon père est décédé, je me suis séparé… mais à un moment donné, il faut être utile. »

Il crée alors Mon Panier Bleu, d’abord sur le bassin cannois. L’idée est simple : être un maillon de l’économie collaborative en s’appuyant sur les commerces de proximité. Il démarre avec une douzaine de commerces partenaires, ils sont trente aujourd’hui. Certains sont temporairement fermés, quand d’autres le contactent pour pouvoir continuer à travailler malgré la situation.

Ils sont deux chaque jour sur le terrain pour effectuer les livraisons à Nice, Grasse ou Monaco. « Nous serons sans doute trois bientôt car il faut absolument tenir. » En coulisse, son associé assure la technologie et la bonne marche du site internet, et travaille à l’automatisation du système pour aider à assumer cette nouvelle cadence.
Sur le terrain, les règles d’hygiène sont scrupuleusement respectées. « Nous travaillons avec des gants changés plusieurs fois par jour, les véhicules frigorifiques sont désinfectés chaque matin. Nous n’avons aucun contact avec les clients. Les paiements se font en ligne et nous déposons les sacs ou cagettes à une distance de sécurité. »

La branche événementielle est très touchée

Mon Panier Bleu a bouclé l’année 2019 avec un chiffre d’affaires de 100 000 euros et un résultat d’exploitation positif. Mais l’équilibre est fragile.

Fin 2017, peu après sa création, l’entreprise décline son concept sur une branche événementielle en proposant une autre façon de mettre en valeur les produits des artisans locaux. Mon Panier Bleu Events assure ainsi des événements jusqu’à 350 personnes : des anniversaires chez des particuliers aux événements d’entreprise ou de pépinières, des plateaux-repas pour des conseils d’administration jusqu’aux cocktails dînatoires, et autre live cooking en bateau lors du Cannes Yachting… L’activité est évidemment sévèrement impactée par la crise sanitaire. « Entre l’annulation du Mipim et le report du Cannes Lions, nous avons perdu 120 000 euros », déplore Oliver Roubin.

Pour autant, le dirigeant a tenu à participer à l’effort collectif en baissant ses frais de service de 10 à 8 %.

Une levée de fonds en préparation

Lauréat 2018 de Réseau Entreprendre Côte d’Azur, la petite entreprise engagée dans la French Tech locale, prépare une levée de fonds. L’opération sera sans doute décalée de juin à juillet ou septembre, mais Olivier Roubin est confiant et croit en son modèle qu’il souhaite voir s’étendre dans le Var et les Bouches-du-Rhône dans un premier temps, avant de tenter de séduire d’autres régions du sud. « Nous visons 500 000 euros en investissement et autant en dettes. L’objectif est de proposer un écosystème alimentaire local, duplicable département par département. Nous ne proposons pas d’innovation technologique mais une innovation d’usage. Par essence, les commerçants sont individualistes. Ce n’est plus possible. Tout est forcément connecté, collaboratif. Nous serons obligés de repenser tout ça. »

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