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Coronavirus - Le groupe Electrika, spécialiste de l'électrique événementiel, s'attend à plusieurs années difficiles
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Coronavirus - Le groupe Electrika, spécialiste de l'électrique événementiel, s'attend à plusieurs années difficiles

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Face à la crise qui touche de plein fouet le groupe varois Electrika, leader sur le marché de l’événementiel électrique, son dirigeant ne s’attend pas à une reprise immédiate. Il se mobilise avec d'autres professionnels pour représenter une force en région, mais aussi au sein de son entreprise en sauvant sa trésorerie et en développant une activité encore récente au sein du groupe : l’organisation de salons.

Michaël Negri, directeur général du groupe Electrika — Photo : Electrika

Alors que les premières annulations d’événements liées à la crise du coronavirus sont intervenues avant le confinement, le groupe varois Electrika, leader sur le marché de l’événementiel électrique (maîtrise de l’énergie électrique, mise en lumière d’ambiance et de secours tentes, structures, planchers, aménagement, production d’énergie renouvelable, site de réception, NDLR) et gestionnaire de parcs d’exposition régionaux, n’a pas attendu le 11 mars pour ressentir les premiers effets de la crise. « Notre entreprise, qui emploie 45 personnes et qui intervient depuis trente ans sur le quart sud-est, est à l’arrêt depuis le 2 mars, date à laquelle le gouvernement a annoncé l’interdiction des rassemblements de plus de 1 000 personnes. Après l’annulation de la Foire de Nice, puis du Mipim à Cannes, les annulations se sont enchaînées jusqu’à l’entrée en vigueur du confinement le 17 mars », raconte le directeur général Michaël Negri.

Développer ses propres salons pour répondre à la crise

Face à cette situation « catastrophique » pour le secteur, Michaël Negri a fait partie des premiers entrepreneurs à se mobiliser pour donner corps au syndicat régional des entreprises événementielles, créé à l’initiative de deux entrepreneurs marseillais. « Nous sommes bien représentés à Paris, mais nous voulions peser, représenter une force en région Sud. En créant un syndicat, nous bénéficions d’une oreille plus attentive. Les mesures de l’État sont une bonne chose, mais elles ne vont pas assez loin pour nos entreprises », explique le dirigeant varois. Pour lui, l’événementiel restera longuement impacté : « Des grands groupes ont déjà annoncé qu’il n’y aurait pas d’événements en 2020 et je pense qu’il nous faudra attendre deux à trois années avant de retrouver une activité identique à celle de 2018-2019. »

Pour sortir Electrika de cette mauvaise passe, Michaël Negri met à profit le temps qu’il a pour envisager des diversifications. En l’occurrence, il réfléchit au développement de la dernière société qu’il a créée : Azur Organisation, qui a déjà donné naissance à quatre événements (salon automobile, Foire de Printemps, Festival food-truck et un triathlon, associé à un salon du sport, devait voir le jour en 2020) à La Seyne-sur-Mer sur l’Esplanade Marine et « nous imaginons en produire davantage en 2021 et 2022 pour soutenir l’activité de nos autres filiales. »

Une activité durablement impactée

Alors qu’il ne s’attend pas à une reprise immédiate, l’entrepreneur a aussi sécurisé son entreprise. Pour sauver la trésorerie du groupe, Michaël Negri a placé ses salariés en chômage partiel et conserve avec eux un lien téléphonique en attendant des jours meilleurs. « L’impact pour nos équipes est d’autant plus fort qu’elles perdent une part importante de leur rémunération, liée aux heures supplémentaires, habituelles dans notre secteur et qui peuvent s’élever de 500 à 800 euros par mois. Quand j’ai pu jouer les médiateurs, notamment auprès de leurs banques, je n’ai pas hésité à le faire », confie l’entrepreneur d’Electrika, PME qui fonctionne comme une grande famille.

Auprès de ses banques, « qui ont pleinement joué le jeu », il a sollicité une suspension de tous ses prêts d’investissements et « nous avons même obtenu un report de notre crédit-bail. » Il s’est également tourné vers le prêt garanti par l’État, un dispositif qu’il demandera en deux phases : « Avec un chiffre d’affaires de 7 millions d’euros, nous avons droit à 1,7 million d’euros. Nous avons obtenu un accord de principe sur l’ensemble de cette somme, mais nous n’avons débloqué pour l’heure que 50 % et nous avons d’ores et déjà programmé un rendez-vous à la rentrée pour envisager la suite », détaille Michaël Negri, qui ne perd pas de vue les remboursements, qui pèseront sur la santé financière de son entreprise, dans un contexte économique difficile. « Pendant cinq ans, nous devrons rembourser ces prêts sans avoir retrouvé une activité à 100 %. Dès lors, ces cinq prochaines années s’annoncent compliquées. De nombreuses entreprises vont repartir très vite après le confinement, mais toutes les sociétés, dépendantes de budgets jugés accessoires, comme les nôtres, vont souffrir. »

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