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Coronavirus : le coussin connecté Viktor connaît une forte demande dans les Ehpad
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Coronavirus : le coussin connecté Viktor connaît une forte demande dans les Ehpad

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La société niçoise Fingertips a réussi à récolter 70 000 euros lors d'une campagne de financement participatif pour financer rapidement la production de nouveaux coussins connectés Viktor. Celui-ci permet de conserver du lien avec la famille ou d’assurer le suivi des soins à distance, et connaît, au regard de la situation sanitaire, un grand succès auprès des Ehpad.

Fruit de deux années de R&D, le coussin connecté Viktor lancé par l'entreprise niçoise Fingertips, dirigée par Alain Texier, est aujourd'hui très demandé dans les Ehpad — Photo : Olivia Oreggia / Le JDE

Alain Tixier n’a pas attendu la crise sanitaire actuelle liée au coronavirus pour se soucier de l’isolement des personnes âgées et pour leur proposer une solution. Son entreprise, Fingertips, basée à Nice, en est à « 1,2 million d’euros d’investissement depuis quatre ans », précise le dirigeant.

Conserver le lien avec ses proches

Ainsi est né, en 2015, le coussin connecté Viktor qui permet de donner une certaine autonomie à l’utilisateur et, depuis peu aussi, d’assurer des téléconsultations médicales. « La priorité aujourd’hui est de conserver le lien avec la famille. Le pensionnaire d’un Ehpad que nous avons équipé a ainsi fêté ses 100 ans en visio avec ses proches en mars », décrit Alain Tixier. Logiquement, nombre de ces maisons de retraite coupées du monde, mais aussi des associations et des fondations, s’intéressent aujourd’hui à Viktor, aux quatre coins de la France et jusqu’au Canada. Partenaire de l’écosystème numérique cannois, la ville québécoise de Shawinigan en a commandé 250.

170 Ehpad intéressés

« Nous équipons une trentaine d’Ehpad privés dans les Alpes-Maritimes et à Nevers, où nous sommes également présents. Nous avons aujourd’hui des sollicitations de 170 maisons de retraite. Nous devons être à 500 ou 600 % d’augmentation », assure Alain Tixier. « Notre seule problématique est que les banques ne nous suivent pas. Ma demande de prêt garanti par l’État m’est revenue en précisant que celui-ci était réservé aux entreprises rentables ! »

Quoi qu’il en soit, la start-up vient de clôturer avec succès sa campagne de financement participatif sur le site Solylend, atteignant son objectif de 70 000 euros. De quoi aider à faire face à ce pic de demandes.
Fingertips compte aujourd’hui 4 salariés et 2 équivalents temps plein, ainsi qu’une dizaine de collaborateurs indirects en établissements et services d'aide par le travail. « Je suis obligé de demander aux Esat avec lesquels je travaille d’ouvrir des ateliers supplémentaires. Sous 10 jours, nous allons livrer 200 maisons de retraite, qui prennent en moyenne entre un et cinq coussins. Nous avons adapté Viktor à la situation en lui ajoutant une housse en plastique cristal sur mesure, qui peut être désinfectée. »
Une fois la livraison effectuée, la connexion peut être établie rapidement et à distance. A Nevers, une livraison est même prévue par drone, en association avec une start-up locale.

Une nouvelle levée de fonds en préparation

Axé plus que jamais sur la production des coussins, Fingertips pense aussi aux futurs développements des contenus. Un partenariat avec un théâtre de Nice a ainsi déjà permis aux pensionnaires d’un Ehpad d’assister à des représentations en visio.

La start-up est en préparation d’une levée de fonds de 2 millions d’euros, prévue pour la fin du printemps. « Nous avons un vrai soutien de Bpifrance. Nous avons déjà sécurisé la moitié du financement. » De quoi assurer, du moins en partie, les futures vies de Viktor, qui passeront notamment par l’intelligence artificielle.

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