Face aux multinationales du secteur, Ilex, qui installe et se charge de la maintenance et la modernisation des ascenseurs, se porte bien. « L’entreprise, qui a réalisé 23 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier, a toujours été en croissance », explique son fondateur et dirigeant, Jean-Claude Georges. « Ce qui fait notre différence est très simple : nous disons la vérité aux clients. Personne chez nous n’a d’objectif financier, pas même les commerciaux. Cela crée une relation de confiance avec nos clients. Quand nous en perdons une dizaine par an maximum, nous en gagnons dans le même temps pas loin de 200. »
« Nous ne pouvions pas cesser l’activité »
Aujourd’hui, bien sûr, ni le secteur ni l’ascensoriste azuréen ne sont épargnés par la crise sanitaire. Il y a d’abord eu une première phase particulièrement délicate après l’annonce du confinement du président de la République, la difficulté d’envoyer des agents sur le terrain sans beaucoup de moyens de protection, la peur d’intervenir dans de petites cabines d’ascenseurs, dans des hôpitaux, dans des EHPAD. La société compte 230 salariés en France, dont 80 sur son site d’Antibes. « Ce sont des choix difficiles, car comme tout chef d’entreprise, je suis responsable de la sécurité de mes salariés. Je comprenais tout à fait leur peur. Parallèlement, la vérification des ascenseurs est aussi de façon réglementaire, une question de sécurité. Nous ne pouvions donc pas cesser l’activité. »
À ce jour, près de 80 % des effectifs de maintenance (qui représente 60 % de l’activité de l’entreprise) sont retournés sur le terrain, comptant d’abord sur les volontaires. Les masques sont arrivés il y a quelques jours. Les interventions dans les EHPAD se font avec des combinaisons complètes. Porter des visières de protection, ne pas partager les outils, procéder à leur strict nettoyage… Avec le temps, Ilex s’est réorganisé, réglant les problématiques de sécurité. Les nouvelles règles sont intégrées.
Une baisse estimée à 15 %
Reste que la moitié des commerciaux sont toujours en chômage partiel, tout comme les employés du service dédié aux modernisations. Celui consacré aux installations neuves est totalement à l’arrêt. Et c’est justement là que repose l’inquiétude majeure de Jean-Claude Georges. « Il y aura évidemment une baisse du résultat. Nous avons estimé une perte de chiffre d’affaires d’environ 15 %. Mais dans l’ensemble aujourd’hui, ça ne va pas trop mal. Nous craignons davantage un contrecoup. Nous dépendons des assemblées de copropriétés et elles ont toutes été reportées », souligne le dirigeant. « Il n’y aura donc pas de travaux, pas de chantiers neufs. Si nous ne rentrons de nouveaux marchés, ce sera un problème. »
Sans visibilité réelle, Ilex est donc suspendu à la reprise de ses clients, soutenu malgré tout, précise le chef d’entreprise, par les banques. « Nous avons obtenu tout ce que nous avons demandé pour alimenter notamment la trésorerie et payer les salaires. On devrait s’en relever. Je n’ai pas l’intention de licencier qui que ce soit à l’issue de cette crise. »
