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Coronavirus : des visières de protection à la prise de température, l’imprimeur Carestia s’organise pour redémarrer
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Coronavirus : des visières de protection à la prise de température, l’imprimeur Carestia s’organise pour redémarrer

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Basée dans les Alpes-Maritimes, près de Grasse, l’imprimerie Carestia est spécialisée dans les produits destinés aux parfumeurs. Elle a mis à profit sa période de fermeture pour élaborer une procédure spécifique lui permettant de reprendre peu à peu son activité en toute sécurité.

Carestia (90 salariés, CA 2019 : 16 M€) imprime notamment pour les grandes marques, des produits parfumés selon des techniques très spécifiques pour imprégner les parfums sur les mouillettes, échantillons, cartes, carnets et autres stickers — Photo : Carestia

Après presque trois semaines de fermeture, l’imprimerie Carestia (90 salariés, CA 2019 : 16 M€) vient de remettre ses machines en route. « Une usine silencieuse, c’est tout de même difficile. J’étais vraiment contente de la reprise de l’activité ». Marie-Hélène Marcelli dirige l’entreprise implantée près de Grasse, qui imprime notamment des produits parfumés (cartes à sentir, carnets, étuis pliants, échantillons) dans l’ombre des plus grandes marques : Dior, Chanel, Hermès, Estée Lauder ou Gucci.

De la désinfection des locaux au port de visières

Mais le 25 mars, la PME se voit contrainte de fermer, ses clients n’autorisant plus les livraisons. Les salariés sont placés en chômage partiel, la dirigeante reste sur le pont. Aidée sa responsable des ressources humaines et du responsable maintenance, elle fait nettoyer et désinfecter les locaux et élabore « des règles approfondies, une procédure spécifique inspirée de celle de L’Oréal qui est un de nos clients » en vue de la reprise.

« Le port du masque était la condition sine qua non mais nous n’en avions pas suffisamment et il est très difficile de s’en procurer. J’ai donc commandé des visières de protection fabriquées par l’entreprise Savimex », explique Marie-Hélène Marcelli. « Elles sont très couvrantes mais ne sont pas proches du nez permettant le port de lunettes en même temps. Elles sont de très haute qualité, confortables, ne produisent pas de buée. On se sent bien protégé ». Ainsi en a-t-elle commandé pour chacun des 90 salariés puis pour les usines européennes du groupe américain Arcade Beauty dont Carestia fait partie, et encore 200 pour le réseau Femmes chefs d’entreprises dont elle est membre.

35 salariés sur 90 ont repris

« Nous avions déjà un gros carnet de commandes, nous avons donc pu reprendre partiellement ce mardi 14 avril avec 35 collaborateurs. Nous avions ciblé les besoins et rappelé en priorité ceux qui s’étaient portés volontaires au préalable. » Une reprise partielle donc et très adaptée. Ainsi les effectifs sont-ils partagés en deux équipes, l’une évoluant le matin, la seconde l’après-midi.

Grâce à la mise à la disposition de gel hydroalcoolique, « chacun désinfecte son matériel à chaque changement d’équipe avec des produits virucides, de même que sa visière de protection. Nous avons mis également mis les claviers sous film plastique afin qu’ils soient plus simple à nettoyer. »

« Les salariés dont la température dépasserait les 37,7° doivent rester chez eux »

Au réfectoire, il n’est pas autorisé d’être à plus d’une personne par table. Quant aux pauses, elles ont été décalées et limitées à quatre personnes qui doivent chacune respecter une distance minimale désormais délimitée au sol. « Pour les livraisons aussi nous avons établi une procédure spécifique. La personne qui les réceptionne change par exemple de gants après chaque opération. »

Cet arsenal de mesures anti-contamination inclut également la prise de température. « J’attends les thermomètres que j’ai commandés. Nous les utiliserons chaque jour avant la prise de poste. En attendant, chaque salarié prend sa température avant de venir travailler et a signé un papier s’engageant à rester chez lui s’il a plus de 37,7°, sans antalgiques. »

Une baisse de l’activité à prévoir cet été

La semaine prochaine, Marie-Hélène Marcelli envisage de rouvrir deux ou trois postes supplémentaires et pense revoir l’ensemble de ses collaborateurs fin avril ou début mai. Car les clients de Carestia demandent peu à peu la reprise des projets. Les grandes maisons de luxe ont su se montrer très présentes et solidaires. « La plupart acceptent la facturation avant même la livraison. Mais si les commandes confirmées pour la très grande majorité, nous nous inquiétons pour la période de juillet et août. De nombreux lancements de produits seront forcément retardés, voire annulés. » En attendant ce deuxième effet à retardement de la crise sanitaire, Carestia se met peu à peu en ordre de marche. Sa dirigeante n’ayant pas perdu dans cette première bataille, sa nature optimiste.

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