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Coronavirus : David Sussmann, dirigeant de Seafoodia, appelle à réfléchir à un nouveau capitalisme
Marseille # Agroalimentaire

Coronavirus : David Sussmann, dirigeant de Seafoodia, appelle à réfléchir à un nouveau capitalisme

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A l’occasion de la crise du Coronavirus, le dirigeant de la société marseillaise Seafoodia, David Sussmann invite les dirigeants à mettre en place de nouvelles façons de manager, plus soucieuses des salariés et de la planète.

David Sussmann, fondateur et dirigeant de Seafoodia — Photo : D.R.

La société marseillaise Seafoodia compte aujourd’hui 90 salariés et réalise 180 millions d’euros de chiffre d’affaires, pour 90 % à l’export, dans près de 70 pays. L’entreprise est spécialisée dans la production, la distribution et la vente de produits de la mer à l’échelle mondiale. Une démarche qui s’appuie sur des produits durables et responsables. « Dans cette crise, nous avons la chance d’être positionné dans l’alimentaire. Nos clients travaillent et notre activité, rendue plus complexe en termes logistiques, est en croissance », confie David Sussmann, qui a créé Seafoodia en 1996 à Rhode Island, avant d’installer le siège social à Marseille en 1998. L’entreprise a commencé à être impactée par la crise voici maintenant deux mois, quand le coronavirus frappait la Chine.

« Cette crise sanitaire est un avertissement »

« Nous avons donc rapidement préparé notre passage général au télétravail. Quand le confinement a été décrété en France, nous étions prêts. Nous avons six salariés qui se rendent encore dans les locaux que nous avons maintenus ouverts, notamment pour recevoir courrier et colis, selon les procédures préconisées. Nous communiquons via les outils de Microsoft, de Google… C’est une autre façon de travailler, de gérer. C’est très fatigant, mais nous ne pouvons pas baisser les bras. La digitalisation de l’entreprise se poursuit. Les chefs d’entreprise doivent être auprès de leurs équipes. C’est le moment d’avoir une posture de leader ». Quelques salariés de l’entreprise, positionnés sur les marchés de la Restauration Hors Foyer ont toutefois été mis en chômage partiel.
« Ce n’est pas le moment d’être en vacances, c’est le moment d’être impliqués. L’État est en guerre et les chefs d’entreprise doivent être mobilisés. Le gouvernement a pris ses responsabilités avec les procédures de chômages partiels, d’arrêts maladies, de prêts garantis… Nous devons faire de même. En Chinois, crise signifie opportunité et, en Grec, changement positif. Cette crise sanitaire est un avertissement. Elle va marquer les esprits. Nous sommes entrés dans un nouveau monde et nous devons désormais inventer un nouveau capitalisme, plus soucieux de la santé et du bien-être des collaborateurs et plus soucieux de la santé de la planète. Il faut se réinventer et mettre en place de nouveaux indicateurs », conclut-il.

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