C’est un document de 25 pages qui décrit en détail la marche à suivre dans la gestion de la crise sanitaire. Dès le mois de février, PAAL (35 salariés, 9 M€ de CA) a commencé à rédiger le Plan de continuité d’activité (PCA) aujourd’hui appliqué.
Un protocole "Zéro contact"
Implantée dans la vallée du Paillon, près de Nice, l’entreprise indépendante conçoit des profilés aluminium pour le bâtiment et l’industrie. Au soir du 18 mars, lendemain du début du confinement, elle décidait de fermer, restant uniquement joignable à distance, avec des salariés en télétravail.
« Une seule et même personne est habilitée à manipuler l’imprimante ou la machine à café. Et deux fois par jour, chacun doit désinfecter son secteur. »
Deux semaines plus tard, pour répondre aux demandes de ses clients, PAAL reprend partiellement son activité en équipe réduite, sur la base du volontariat. Six salariés sont donc de retour dans les locaux et l’atelier, mais sous des conditions extrêmement précises, dictées par le PCA.
« Nous nous sommes réorganisés autour d’un protocole "Zéro contact" », précise Marie Hervieu, responsable marketing et communication de l’entreprise, à l’origine du Plan. « Il est, par exemple, écrit noir sur blanc qu’un collaborateur peut fermer son bureau à clé. Une seule et même personne est habilitée à manipuler l’imprimante ou la machine à café. Les employés ne sont pas autorisés à manger ensemble. Et deux fois par jour, chacun doit désinfecter son secteur. Avant la réouverture, nous avions fait le plein de lingettes virucides et de gel hydroalcoolique. »
Dans ces conditions, l’équipe réduite permet d’assurer le fonctionnement a minima de l’entreprise : répondre aux demandes par e-mail, téléphone ou fax, prendre les commandes, gérer les stocks, préparer les marchandises… Les livraisons ne reprendront, quant à elles, que la semaine prochaine, avec la propre flotte de la société ou en faisant appel à un transporteur - la question n’est pas encore tranchée.
Un drive mis en place pour les clients
Cette politique « zéro contact » s’applique bien évidemment tout aussi scrupuleusement avec les clients. Un système de drive a été mis en place, afin que ceux-ci puissent venir récupérer leur commande, et ce, uniquement sur rendez-vous. « S’il s’agit de petit matériel, nous avons défini une zone sur le parking, avec affichage spécifique et marquage au sol », poursuit Marie Hervieu. « S’il s’agit de marchandise imposante et lourde, le client avance son véhicule dans l’entrepôt, en restant à l’intérieur et en gardant ses vitres bien fermées. Le personnel s’occupe alors du chargement. Quant au bon de livraison, il le plaque contre la fenêtre pour qu’on le prenne en photo ! »
« Si nous ne fournissons pas, c’est toute la chaîne qui s’arrête. Nous avons une certaine responsabilité. »
De l’ingéniosité mâtinée de bon sens, voilà de quoi rassurer chacun. L’évolution de l’activité de l’entreprise se fera en fonction de celle de ses clients. L’équipe dirigeante de PAAL, menée par sa présidente Christine Scaramozzino, a prévu de faire le point sur la situation chaque semaine. « Si nous ne fournissons pas, c’est toute la chaîne qui s’arrête. Nous avons une certaine responsabilité. »