Coronavirus - Caisse des Dépôts Région Sud : « Nous jouerons notre rôle d’actionnaire »
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Richard Curnier directeur régional de la Caisse des Dépôts Région Sud Coronavirus - Caisse des Dépôts Région Sud : « Nous jouerons notre rôle d’actionnaire »

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Soutien aux entreprises via sa filiale Bpifrance, gestion des retraites et de l’épargne des Français, financement de projets, transports en commun… la Caisse des Dépôts est partout. En Région Sud, l'institution est notamment actionnaire des Aéroports de la Côte d’Azur ainsi que de 70 sociétés tous secteurs confondus. En ces temps de crise, Richard Curnier, son directeur régional, explique comment elle poursuit et renforce ses missions auprès des entreprises.

— Photo : DR

Le Journal des Entreprises : Comment la Caisse des Dépôts s’est-elle organisée en Région Sud face à la crise du coronavirus ?

Richard Curnier : Nous avions entamé notre transformation numérique donc nous sommes totalement opérationnels depuis le 16 mars avec 98 % des 62 collaborateurs en télétravail. Plus largement en France, le groupe Caisse des Dépôts est mobilisé sur ses cinq métiers : le financement via Bpifrance, dont nous détenons 50 % du capital, la gestion de l’épargne de Français via le Livret A, la gestion d’une cinquantaine de régimes de retraite publique, le pilotage de nos filiales que sont le groupe immobilier Icade, l’entreprise d’ingénierie Egis, la Compagnie des Alpes, CNP Assurances ou encore le groupe de transport Transdev. Il y a enfin la Banque des Territoires, qui n’est pas une banque mais une marque et qui soutient et finance les collectivités et l’investissement dans les territoires.

« Nous devons être présents pour les 70 entreprises dont nous sommes actionnaires. »

Quel est votre rôle aujourd’hui auprès des entreprises de Provence-Alpes-Côte d’Azur ?

Richard Curnier : Il est certain que pour les entreprises, c’est surtout Bpifrance qui est au front. Nous essayons de notre côté de travailler sur l’économie solidaire et sociale, avec France Active et Initiative France. Nous devons par ailleurs être présents pour les 70 entreprises dont nous sommes actionnaires. Il y a parmi elles des sociétés de remontées mécaniques à Vars, aux Orres, au Puy-Saint-Vincent ou dans le Dévoluy. Dans les stations de ski, la saison s’est terminée précipitamment mais il y a eu de la neige, les entreprises ont donc généré de la trésorerie. Cependant, si la saison estivale se passe moins bien, elles auront besoin de trésorerie pour l’hiver 2020-2021. Nous sommes par ailleurs présents dans la production d’énergie, le photovoltaïque, qui n’est pas impacté. Nous avons ainsi réalisé le 27 mars le closing d’une opération avec Ténergie à Meyreuil, dans les Bouches-du-Rhône, pour un investissement de 90 M€.

« Le tourisme et l'immobilier de bureaux sont très impactés. »

À l’opposé, quels sont les secteurs les plus touchés ?

Richard Curnier : Nous sommes présents dans des secteurs plus impactés comme le tourisme, avec des résidences d’hôtellerie et services sur la Côte d’Azur et en montagne. Nous suspendrons les loyers, nous jouerons notre rôle d’actionnaire. Sur le plan national, la Caisse des Dépôts a abondé un fonds de garantie de 50 millions d’euros, géré par Bpifrance. Il vient en complément des 300 milliards d’euros de prêts bancaires garantis par l’État. Là, il s’agit davantage de prêts liés à des investissements, à de l’équipement, car il faut malgré tout penser à demain. Autre activité touchée, celle de sociétés immobilières, principalement basées à Marseille, qui louent des bureaux et du tertiaire et dont les loyers sont suspendus.

Vous êtes par ailleurs actionnaire des Aéroports de la Côte d’Azur, dont l’activité est évidemment en forte chute. Comment voyez-vous l'avenir pour ces infrastructures ?

Richard Curnier : Nous sommes actionnaires d'Aéroports de la Côte d’Azur (ACA) à hauteur de 8 %. Nous avons déjà renoncé au versement de nos dividendes pour renforcer les fonds propres d’ACA. L’aéroport vit du trafic, de ses passagers, contrairement au port Vauban à Antibes, dont nous sommes également partie prenante et qui fonctionne sur une redevance annuelle. Le chiffre d’affaires se construit différemment. Mais les choses vont forcément changer, nos modes de fonctionnement vont changer. Est-ce qu’après cette crise, un Niçois prendra encore l’avion pour assister à une réunion de deux heures à Paris comme avant, alors que nous voyons bien aujourd’hui que l’on peut travailler à distance, mener des visioconférences à 30 personnes ? Peut-être que cela changera les habitudes des entreprises, qu’elles feront ainsi des économies et auront du coup un impact sur l’empreinte carbone.

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