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Coronavirus : Avec la réouverture annoncée de ses clients, France Hélices veut rester optimiste
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Coronavirus : Avec la réouverture annoncée de ses clients, France Hélices veut rester optimiste

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France Hélices est l’un des experts mondiaux dans la fabrication et la réparation de systèmes de propulsion marine. L’entreprise familiale implantée à Cannes a très tôt pris les mesures nécessaires pour ne pas cesser son activité face à la crise sanitaire. Si le secteur du yachting est d’ores et déjà sinistré, l’entreprise compte sur les marchés de la défense, notamment en Asie, pour nourrir son optimisme.

France Hélices, dont le siège social est à Cannes, est le leader français en propulsion marine et l'un des experts mondiaux — Photo : France Hélices

France Hélices est de ces entreprises au succès discret. Dans son usine de Cannes la Bocca, elle fabrique des hélices qui équipent, entre autres, des centaines de bateaux de police, de garde-côtes ou de forces militaires jusqu’en Asie.

Des signes positifs venus d’Asie

Après avoir longtemps travaillé pour le Moyen-Orient, c’est dans cette partie du monde que la PME a renforcé son activité ces dernières années, de la Chine aux Philippines, du Vietnam à la Malaisie. L’impact du coronavirus commence à s’y atténuer. « L’activité avec une partie de l’Asie a repris. Nous avons effectué une nouvelle livraison la semaine dernière », explique Ayoub Tebaï, responsable du site azuréen. « Nous avons même de la pression sur les projets défense, afin de rattraper le retard accumulé. »

Née en 1977, l’entreprise familiale affiche une expertise reconnue dans le monde entier quant au calcul et à la conception des hélices qui équipent également navires de passagers ou de pêche. Elle compte ainsi plus de 4 000 clients.

Une activité maintenue grâce aux encours

Le site cannois regroupe 27 salariés sur les 45 de l’entreprise qui possède également un site à Concarneau, en Bretagne et un autre à Viareggio, en Italie et qui revendique un chiffre d’affaires évoluant entre 5 et 7 millions d’euros.
Télétravail pour le service des pièces détachées, le service commercial et le bureau d’études, distanciation, règles d’hygiène accrues, tout a été fait pour maintenir l’activité face à la crise sanitaire. « Nous avons la chance d’avoir de nombreux encours, de quoi alimenter encore un mois d’activité mais nous voyons venir le creux de la vague dans un deuxième temps, car le carnet de commandes ne se remplit pas pour l’instant. Nous verrons sans doute un peu plus clair la semaine prochaine. Chaque jour des clients nous annoncent leur reprise : Monaco Marine (réseau de chantiers navals pour la maintenance et le refit de yachts dans les Alpes-Maritimes, NDLR), la société de réparation et maintenance de yachts IMS dans le Var, le concessionnaire Arie de Boom à Mandelieu… Mais à quel niveau d’activité ? »

Incertitude totale sur la plaisance

C’est là toute l’incertitude du secteur aujourd’hui, face une certitude plus cruelle : déjà en méforme, la plaisance et le yachting, activités par définition ultra-saisonnières, subissent cette crise de plein fouet. « Habituellement à cette époque de l’année, nous sommes dans le rush pour répondre à toutes les demandes en vue du Festival de Cannes (qui ne se tiendra ni en mai ni cet été, NDLR) et du Grand Prix de Monaco (annulé, NDLR). Ces deux événements donnent normalement le coup d’envoi de la saison. »

Malgré ce manque total de visibilité, France Hélices se prépare à la reprise, dans la gestion de ses stocks, dans le planning de son personnel. Autre signe encourageant, un de ses fournisseurs italiens vient de reprendre son activité. « Nous restons optimistes, dans une dynamique positive », reprend Ayoub Tebaï. « L’entreprise a une histoire marquée par des crises. Nous avons en nous une forme de résilience. »

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