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Contre la fermeture des bars-restaurants, les mondes politique et économique marseillais dans la rue
Marseille # Commerce # Conjoncture

Contre la fermeture des bars-restaurants, les mondes politique et économique marseillais dans la rue

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À l’appel de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, près d’un millier de professionnels se sont retrouvés le 25 septembre devant le tribunal de commerce de Marseille pour protester contre la fermeture administrative des bars et restaurants en raison de l’épidémie de coronavirus. Les représentants du monde économique et du monde politique ont réaffirmé leur sidération devant une "décision unilatérale non concertée" et leur volonté de garder les établissements ouverts.

La Ville de Marseille demande dix jours avant de mettre en place les mesures de fermeture totale des restaurants et des bars — Photo : D.Gz

Plus d’un millier de restaurateurs et cafetiers se sont rendus au rendez-vous donné par l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie devant le tribunal de commerce de Marseille le 25 septembre afin de protester contre les mesures de fermeture totale des bars et restaurants annoncées par Olivier Véran, ministre de la santé.

Les représentants du monde économique étaient également présents (CCI Aix-Marseille Provence, UPE 13, CPME 13, CCI d’Arles), ainsi que des personnalités politiques, dans une ambiance survoltée. Les cris « On veut travailler », « restons ouverts », ont même parfois couvert les voix des institutionnels, mais le constat était clair : ces nouvelles décisions gouvernementales auront un impact catastrophique sur les professionnels.

Des commerçants qui entendent rester ouverts

« Nous nous sommes réunis devant le tribunal de commerce parce que nous viendrons peut-être bientôt y déposer nos bilans » explique Bernard Marty, président de l’Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) 13, porte-voix à la main pour mieux se faire entendre dans la petite rue bondée d’entrepreneurs exaspérés et en colère.

Une chose est claire, les professionnels marseillais et aixois n’entendent pas fermer leur commerce samedi 26 septembre comme l’a imposé le ministre. « Depuis le début de la crise sanitaire, j’ai perdu 40 % de mon chiffre d’affaires. 250 000 euros se sont envolés », confie Maryline Jacquet, qui dirige le restaurant La Tomate Verte à Aix-en-Provence, tout en ajoutant : « Je vais rester ouvert. Je suis chez moi dans mon établissement, c’est mon business. » Une position adoptée par la plupart des restaurateurs présents, comme Antonia Sarasal, gérante depuis 36 ans du restaurant aixois Jacquou le Croquant. « L’an dernier, j’avais 14 salariés, je n’en ai plus que six », déplore-t-elle.

Un référé déposé au tribunal contre la fermeture des établissements

La deuxième adjointe à la maire de Marseille Samia Ghali a annoncé de son côté que la police municipale ne verbaliserait pas les restaurants et les bars qui resteraient ouverts malgré les restrictions. À la Mairie de Marseille, le premier adjoint Benoît Payan a réclamé que le gouvernement attende dix jours avant de mettre en place les nouvelles mesures restrictives. « Il faut impérativement geler les décisions. Je demande au ministre de revoir sa copie. Nous sommes le territoire le plus testé de France. Les déclarations d’Olivier Véran sont irrationnelles ».

Pour le président de la Région Sud, Renaud Muselier, « les décisions concertées prises il y a neuf jours commençaient à marcher. La fermeture totale des établissements est une punition ». L’élu a également déposé, avec des restaurateurs et des cafetiers, un recours en référé liberté devant le tribunal administratif de Marseille contre tout acte restreignant l’exercice de la liberté d’entreprendre, d’industrie et du commerce de façon disproportionnée.

De son côté, Olivier Véran s’est rendu à Marseille, à l’hôpital de la Timone, où il a réaffirmé : « chacun doit comprendre l’importance du moment. Il n’y a pas de stigmatisation de la Cité phocéenne. Je suis moi-même fils et petit-fils de Marseillais. Mais si nous ne faisons rien maintenant, dans quelques semaines, la situation sera catastrophique et les décisions et les mesures sont alors encore plus dures ». Selon lui, le périmètre d'application des mesures et l’accompagnement des professionnels sont des sujets qui doivent se débattre avec le préfet des Bouches-du-Rhône.

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