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Connectica Sécurité veut poser ses caméras partout en France
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Connectica Sécurité veut poser ses caméras partout en France

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Entre humain et technologie, Chloé Letitre a choisi de ne pas choisir. Sa société, Connectica Sécurité propose du cyber gardiennage pour surveiller chantiers de construction ou sites industriels à distance et s’étend aujourd’hui au-delà de la région Sud.

Chloé Letitre, 33 ans, a fondé la société Connectica Sécurité en 2010 à Villeneuve-Loubet près de Nice. L'entreprise propose "une solution globale unique en terme de surveillance" de chantiers de construction, site industriel ou isolé — Photo : O. Oreggia

En 2010, Chloé Letitre n’a que 24 ans lorsqu’elle crée Connectica Sécurité à Villeneuve-Loubet, près de Nice. Issue du sérail de par son père, elle donne rapidement un tout nouveau souffle à ce secteur très traditionnel avec un profil alors inédit, celui d’agent de sécurité 2.0. « Au lieu d'être physiquement sur le terrain, explique la dirigeante, les agents ont été rapatriés au PC sécurité d’où ils font du cyber gardiennage, surveillant un ou plusieurs sites en affichage direct et permanent. » Pour cela, la société a travaillé pendant deux ans à mettre au point son propre système, la Connectica Box. « Lancé il y a huit ans, tout le système d'enregistrement et de transmission de la caméra est intégré dans un boîtier qui peut être installé, sur des missions ponctuelles, en quelques minutes à peine. Alors qu’habituellement, une caméra de surveillance doit être raccordée en filaire jusqu'à un stockeur qui gère les images et à une ligne téléphonique, ADSL ou à la fibre pour les transmettre. »

Du tramway niçois au nucléaire

Récemment achevé, le chantier du tramway niçois a, par exemple, bénéficié de cette solution globale innovante. Parmi ses clients se trouvent aussi des entreprises nationales et internationales de la construction et du bâtiment ainsi que des secteurs portuaire, bancaire et industriel. L’entreprise sécurise également des sites du ministère de l’Intérieur ou travaille encore pour « le numéro un de la logistique nucléaire en France ». Elle propose aussi une offre dédiée aux syndics de copropriété pour éviter les squats de piscine ou d’espaces verts en période estivale.

Des coûts divisés par cinq ou six

La caméra est dotée d’un zoom permettant de filmer un visage ou une plaque d'immatriculation à plus de 100 mètres dans l’obscurité complète. La box est par ailleurs équipée d’un système d’interpellation audio. Devant leurs écrans de contrôle, les agents peuvent ainsi s’adresser directement et à distance à un intrus, pour lui demander de quitter les lieux ou le menacer d’appeler la police. « Cela est dissuasif dans 98 % des cas. S’ils ne s’enfuient pas, nous appelons les forces de l’ordre. Ce qui coûte le plus cher dans la sécurité est l'intervention humaine. Notre système permet de diviser les coûts au moins par cinq ou six. »

Une centaine de caméras déployées

L’argument fait mouche. La demande va grandissant. La société réalise un chiffre d’affaires de 1,3 million d’euros et une croissance à deux chiffres ces trois dernières années. Forte d’une vingtaine de salariés, elle a dû en recruter huit l’an dernier et prévoit d'en embaucher autant cette année. L’objectif d’ici fin 2020 est de couvrir l’ensemble du territoire national. Après les Alpes-Maritimes, le système a peu à peu fait des adeptes dans tout le Sud-Est. La société travaille depuis peu avec la Métropole Aix-Marseille pour lutter notamment contre les décharges sauvages. Mais c’est surtout dans le secteur du bâtiment que la solution de Connectica Sécurité s’est rapidement fait connaître, l’amenant à s’étendre à Lyon, Bordeaux ou Paris. Une centaine de ses caméras innovantes « made in Villeneuve-Loubet » sont aujourd’hui déployées en France.

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