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Concerts-tests au Dôme de Marseille : "Il faut redonner une perspective à la filière événementielle"
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Cédric Angelone président du Syndicat des activités événementielles "Il faut redonner une perspective à la filière événementielle"

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Le Syndicat des activités événementielles, né en 2020, participe à l’organisation de deux concerts-tests en mars au Dôme de Marseille. L’occasion pour son président, Cédric Angelone, de revenir sur la situation de la filière toujours à l’arrêt depuis maintenant un an.

Pour Cédric Angelone, président du Syndicat des activités événementielles, l'organisation de concerts-tests en mars permettrait de "montrer qu’il est possible de réunir les bonnes conditions (pour l’organisation d'événements) et que les choses peuvent se dérouler sans risque" — Photo : D.R.

Après une année d’interruption forcée, comment se portent les entreprises de l’événementiel que vous représentez depuis le printemps 2020 au sein du Syndicat des activités événementielles ?

En moyenne, nos 345 entreprises membres (dans 21 départements), qui représentent près de 7 000 collaborateurs et un chiffre d’affaires de 600 millions d'euros, admettent une chute de près de 80 % de leur chiffre d’affaires depuis le début de la crise sanitaire. Ce chiffre est inquiétant. À l’heure actuelle, près de la moitié de nos membres n’a plus de trésorerie. Les prêts garantis par l’État ont désormais été utilisés.

Comment les entreprises s’adaptent-elles ?

Nous constatons une forte résilience. Des sociétés font évoluer leur métier, parfois vers autre chose que l’activité événementielle. Des prestataires techniques qui louaient des scènes se sont lancés sur la préparation de plateaux télé ou des spectacles de drones. Aucune de nos entreprises n’a encore licencié de collaborateurs mais la situation devient critique.

Comment le Syndicat voit-il la suite de la crise ?

Nous avions proposé un plan de sauvetage en septembre 2020. Maintenant, nous voulons être traités comme une filière à part entière. Il est nécessaire de préparer un plan de reprise basé sur la progressivité. A partir de mars, l’événementiel à ciel ouvert pourrait ainsi reprendre, avec certaines jauges. Nous devons travailler sur un échéancier, même s’il doit y avoir des disparités entre les régions et entre les métiers. Nous allons présenter des mesures. Nous souhaiterions également, comme nous en avons parlé à la CCI Aix-Marseille Provence, un impôt sur les sociétés et des charges progressives sur cinq ans. En gelant ainsi ces montants sur trois ans et en les rattrapant les deux années suivantes, cela donnerait un peu d'air à nos PME. Par ailleurs, nos clients naviguent à vue et ne savent pas comment se positionner. Il serait utile de mettre en place des mesures incitatives similaires à ce qui est fait dans le mécénat culturel. Il faut redonner la confiance.

Dans cette optique, vous participez à l’expérience de concerts-tests baptisée le DO3E, qui devrait se dérouler au Dôme de Marseille courant mars et avril. Comment ce projet est-il né ?

Le projet a maintenant presque un an. Il a été porté par le Dôme, la société Medicare, le Syndicat des activités événementielles, le Syndicat des activités musicales et d’autres structures et personnes privées, regroupées au sein d’un collectif, le DO3E. L’idée a pris réellement forme lorsque l’Inserm s’y est associé. L’objectif est de réaliser deux concerts-tests au Dôme à une semaine d’intervalle, réunissant deux fois 1 000 personnes. L’Inserm va sélectionner ces personnes, les tester et mener l’étude scientifique. Nous voulons montrer qu’il est possible de réunir les bonnes conditions et que les choses peuvent se dérouler sans risque.

Au-delà de ce projet, il faudrait pouvoir tester l'organisation d'événements dans d’autres configurations : dans des stades, des terrains en intérieur, un mariage, un cocktail BtoB etc. Nous travaillons également sur une hypothèse de test lors de le tournoi de tennis Open 13 Provence qui, pour l’instant, devrait se jouer à huis clos.

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