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« Comment j'ai rebondi après un redressement judiciaire »
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« Comment j'ai rebondi après un redressement judiciaire »

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Fragilisé par la crise, Sifas, spécialiste cannois du mobilier d'extérieur, a repensé sa stratégie en jouant la carte des marchés à l'export et de l'éco-conception.

Photo : Nappiness - Pixabay CC0

« Positionné sur la conception et le commerce de meubles d'extérieur haut de gamme, SIFAS a vu ses ventes baisser en Europe et les pertes se creuser avec la crise. Nous avons dû lancer un plan de sauvegarde en 2010. La société a été placée en redressement judiciaire et nous avons obtenu en décembre 2011 un plan de continuation sur dix ans. Cette épreuve nous a servis d'électrochoc. Pour redresser l'activité, des mesures d'urgence ont été prises : fermeture de trois sites dont la filiale espagnole, la plus exposée compte tenu des difficultés du pays, et réduction des effectifs, passé de 55 à 35 personnes. »

Une filiale en Chine

« Il a fallu repenser toute l'organisation de l'entreprise. Pour compenser la chute de chiffre d'affaires sur les marchés européens, nous avons développé l'export sur le continent américain et en Asie où nous enregistrons aujourd'hui une croissance à deux chiffres. Si une filiale et un centre de stockage avaient été ouverts, dès 2005, à Miami, leur activité a été dopée. Mais surtout nous nous sommes tournés vers l'Asie et avons ouvert une filiale en Chine en 2011. Outre un petit showroom à Canton, nous y avons délocalisé la fabrication et sommes partis en quête de nouveaux marchés. L'art de vivre à la française est porteur en Chine. Il est synonyme de luxe et de qualité, un positionnement que SIFAS défend depuis sa création et qui nous a été favorable. En 2012, nous avons ainsi signé un marché d'un million d'euros pour équiper les 1.367 terrasses d'un complexe immobilier de grand luxe sur Phoenix Island, une île artificielle proche de Sanya dans la province de Hainan. Aujourd'hui, SIFAS réalise 60 % de son chiffre d'affaires à l'export et vise le retour à l'équilibre en 2014. »

Miser sur l'éco-conception

« Une autre révolution a démarré en 2011, celle de l'éco-conception. Nous avons répondu à un appel à projets lancé par l'UNIFA (Union Nationale des Industries Françaises de l'Ameublement, ndlr), et c'est ainsi qu'est née, Ec-Inoks, première collection éco-conçue, dessinée par le designer Éric Carrère, et soutenue par l'ADEME. Cela nous a conduits à nous poser des questions sur le choix des matériaux mais aussi sur les emballages, le transport, le recyclage etc. Pour cela nous avons fait appel à l'expertise du CARMA (Centre d'animation régional en matériaux, ndlr) à Sophia Antipolis et choisi l'utilisation de matériaux plus légers mais plus résistants comme la résine 3D, d'emballages à partir de pâte à papier 100 % recyclée, et anticipé le recyclage dès la conception. Tout relève en fait d'une démarche de bon sens visant à assurer un juste équilibre entre développement durable et impératifs économiques. Les nouvelles collections, dont Kokoon, lancée en 2013, seront désormais éco-conçues. »

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