Cécile Eurendjian ne cache pas son enthousiasme. La directrice marketing innovation au sein de l’entreprise Gemalto, dont le siège historique est à Gémenos (Bouches-du-Rhône), fait le point avec Valentin Rivière sur l’avancée de son projet. Elle "coache" cet entrepreneur en devenir de 19 ans dans le cadre de The Choice, un concours organisé par l’UPE 13 qui vise à aider les jeunes issus de quartiers prioritaires à se lancer dans l’entrepreneuriat. « Je travaille souvent avec l’UPE 13 à travers des ateliers. Lorsqu’ils m’ont demandé de participer à ce projet, j’ai regardé si cela était possible vis-à-vis de mon employeur et de mon agenda, et aujourd’hui je les remercie de m’avoir appelé. Je trouve cette aventure géniale », sourit la cadre de 47 ans.
A la manière de "The Voice"
Pour Cécile Eurendjian, il ne s’agissait pas d’un bond dans l’inconnu puisqu’elle est déjà coach de leadership conscient et réalise du mentoring via le réseau Gemalto Connected Women. « Je développe tous les programmes intra-entrepreneuriat donc c’est déjà mon travail de coacher à travers des incubateurs. J’ai l’habitude de transmettre et d’apporter ce que j’ai pu apprendre, cela me plaît », assure-t-elle. En revanche, ce qui était plus inhabituel c’était de devoir se défendre auprès des candidats. Sur le principe du télé-crochet "The Voice", les coachs choisissent les profils qui les intéressent... et les candidats choisissent leurs mentors.
« Lors de mon pitch, j’ai conclu en glissant un clin d’œil aux insectes », raconte Cécile Eurendjian. Les insectes sont justement au cœur du projet de Valentin Rivière. Cet originaire de Châteauneuf-les-Martigues souhaite proposer de la farine à base de grillons. « C’est plus écologique et meilleur pour la santé », explique-t-il. Un aspect qui a plu à Cécile Eurendjian. « C’était l’un de mes coups de cœur : ce projet se positionne sur une réflexion sur la planète, mais aussi sur des valeurs solidaires et éthiques », précise-t-elle.
Evaluer le business modèle
Le jeune entrepreneur est toujours en course dans le concours. « L’organisation et moi, cela faisait vraiment deux. Cécile m’a beaucoup aidé sur ce point, ainsi que pour mes premiers pas dans une start-up, un univers que je ne connaissais pas du tout », détaille Valentin Rivière. « Il fallait structurer ses idées, enchérit la coach. Partir de la désirabilité du consommateur, segmenter les futurs clients directs et consommateurs finaux, évaluer la faisabilité du produit avec un prototypage et enfin la viabilité du business modèle, une étape que nous venons de débuter ».
Cécile Eurendjian et Valentin Rivière échangent deux heures par semaine pour effectuer tout ce travail invisible. La collaboration a d’ores et déjà permis de trouver un nom au projet, « Crickeat », mais a surtout décuplé la motivation du jeune entrepreneur qui l’assure : « Je veux gagner le concours mais, même si je n’y parviens pas, je continuerai de porter mon projet jusqu’au bout ».
