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Comment Cartouche Vide vit ses convictions écolos au quotidien
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Comment Cartouche Vide vit ses convictions écolos au quotidien

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Christine Petitpas a lancé Cartouche Vide (8 à 10 salariés) en 2001. L’entreprise basée à Vence rachète les cartouches d’encre jet d’encre usagées auprès de particuliers et professionnels et les revend aux professionnels du recyclage. L’activité connaît un grand succès et permet à sa fondatrice d’être en phase avec ses convictions écologiques, pas toujours simples à appliquer au quotidien.

— Photo : Cartouche Vide

Cartouche Vide se présente comme le leader du marché français du rachat de cartouches d’imprimante usagées, avec plus d’un million collectées l’an dernier, générant un chiffre d’affaires de plus de 3,10 M€.

Respecter la règle des 4 R

Actrice engagée du réemploi, l’entreprise est à l’image de sa fondatrice. Ses convictions en matière d’environnement dépassent en effet sa simple activité. « Nous essayons d’être cohérents avec la règle des 4 R : refuser, réduire, remplacer, recycler », explique Christine Petitpas. Dans les locaux, pas de vaisselle jetable ni de dosettes de café en aluminium, mais un bac à compost dans la cuisine. Le courrier envoyé aux clients est évidemment dématérialisé. Et les impressions ne se font qu’en cas d’absolue nécessité. Réduire et trier les déchets est une priorité. « Nous en générons tellement, surtout à cause des cartons d’emballage », reprend la dirigeante. « Tout s’est mis naturellement en place Ça se passe plus ou moins bien. Nous vérifions les poubelles, ce n’est pas toujours parfait. Nous avons une réunion mensuelle avec le personnel sur la question des déchets. Il s’agit d’essayer d’être en phase avec nos valeurs. »

Chiffons recyclés et vélos électriques

Ainsi, Cartouche Vide choisit ses fournisseurs localement dès que cela est possible. Quant aux chiffons utilisés pour le nettoyage des cartouches, c’est auprès du Secours Populaire que l’entreprise s’approvisionne. « Nous faisons un don car ils ne sont pas vendus. Chaque mois, nous en ramenons trois gros sacs. » Christine Petitpas s’intéresse aussi aux modes de déplacement de ses équipes. Cycliste convaincue, elle offre volontiers un vélo électrique à ceux qui, comme son assistante, « le veulent et le peuvent, quand ils n’habitent pas trop loin et que le trajet est adapté. » La dirigeante encourage également le covoiturage. Si certains salariés se sont organisés d’eux-mêmes, elle regrette toutefois ne pas être parvenue à en convaincre d’autres de passer au covoiturage « avec des inconnus, via BlaBlaCar par exemple, qui permet d’être sécurisé. »

"Nous sommes des ferrailleurs "

Mais toute cette bonne volonté se heurte quotidiennement à de nombreux obstacles. Ne serait-ce que pour le tri des déchets. « C’est un peu difficile à gérer car là où nous sommes, nous sommes un peu isolés. Nous n’avons pas de bacs, nous les emmenons donc à la déchetterie. Mais qui fait ça ! C’est parfois décourageant. Rien n’est particulièrement mis en place pour accompagner les entreprises, surtout les TPE. »

Après une année 2018 « exceptionnelle », l’activité de Cartouche Vide poursuit sa croissance avec une progression annuelle de 15 %, tant en volume qu’en chiffre d’affaires. Le résultat 2019 devrait atteindre 3,5 millions d’euros.
Sur les 75 millions de cartouches d’impression mises sur le marché français chaque année, plus de 70 % (selon le ministère de la Transition écologique) ne seraient pas recyclés. Cartouche Vide a donc semble-t-il un avenir très prometteur. « Nous faisons en fait un vieux métier. Nous ne sommes pas une start-up mais des ferrailleurs ! »

La Semaine Européenne de Réduction des Déchets se tient du 16 au 24 novembre 2019

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