Christophe Baralotto vient d’être nommé président de l’association Provence Angels, prenant ainsi la suite de Charles Richardson qui en assurait la présidence depuis 2016. L’association regroupe actuellement 85 membres, dont 70 % sont des entrepreneurs, en activités ou non, et 30 % des cadres et des professions médicales et qui a pour vocation de mettre en relation des investisseurs avec des créateurs, repreneurs ou dirigeants d’entreprise à fort potentiel de développement, à la recherche de fonds. "Il n’y a plus aucune incitation fiscale pour les business angels. Notre motivation est réellement la participation à une aventure entrepreneuriale", rappelle en préambule Christophe Baralotto, qui en 1998 a créé, en compagnie de Michel Féraud, la société qui s’appelle désormais Provepharm Life Solutions (90 salariés ; CA : 65 millions d’euros), basée à Château-Gombert à Marseille. Toujours actionnaire de l’entreprise, où il a cessé depuis 2018 d’avoir des fonctions opérationnelles, il gère depuis cette date le fonds d’investissement Jump Venture, qu’il a également créé avec Michel Féraud, afin de soutenir des start-up innovantes du territoire.
Les cycles de développement s’allongent
Le fonds Jump Venture investit souvent en parallèle avec Provence Angels. "Quand nous avons lancé le fonds, je me suis rapproché de l’association afin de bénéficier de regards croisés sur les dossiers. J’en suis devenu administrateur en 2020", rappelle-t-il. En 2021, Provence Angels a insufflé près d’1,9 million d’euros dans des start-up et en 2019, l’association régionale a été le membre de France Angels qui a le plus investi. "Les cycles de développement des entreprises s'allongent. Il y a dix ans, nous restions en moyenne 5 à 6 ans au capital d'une entreprise avant d'en sortir, désormais, nous sommes plutôt sur des durées de 7 ou 8 ans. Parfois plus, comme nous l'avons fait avec la société marseillaise Dualsun, où nous sommes sortis après une dizaine d'années. Nous investissons sur fonds propres, nous savons être patients et nous remettons souvent au pot lors d'un deuxième tour de table". Au-delà des fonds, Provence Angels apporte une véritable expertise aux entreprises qu'elle accompagne. "Nous intervenons au sein d'un comité stratégique que nous contribuons souvent à mettre en place". Christophe Baralotto regrette toutefois que le travail des business angels ne soit pas davantage valorisé lors de leur sortie du capital, notamment à l'occasion d'entrée de fonds d'investissement. "Être actionnaire minoritaire dans une entreprise, c'est compliqué. Les fonds doivent respecter notre prise de risque. Nous avons été les premiers investisseurs et nous devons pouvoir nous retirer à un prix correct", conclut-il.
