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Charlotte Gaillard (Berceaumagique.com) : « Côtoyer 300 entrepreneurs internationaux c’est inspirant ! »
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Charlotte Gaillard gérante de Mégara Charlotte Gaillard (Berceaumagique.com) : « Côtoyer 300 entrepreneurs internationaux c’est inspirant ! »

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Charlotte Gaillard, gérante de l'entreprise Mégara (Berceaumagique.com), était à Buenos Aires, en Argentine, pour participer au G20 des jeunes entrepreneurs. Première chef d'entreprise varoise à se rendre à cet événement international, elle a échangé avec 300 entrepreneurs issus de 20 pays. Elle nous raconte les coulisses et ses attentes.

Charlotte Gaillard a créé la société Mégara, éditrice de la boutique en ligne Berceaumagique.com en 2004. — Photo : Megara

Le Journal des Entreprises : Vous avez participé fin septembre au G20 des jeunes entrepreneurs à Buenos Aires, en Argentine. Quelles recommandations ont été formulées à l’issue des trois jours de travaux ?

Charlotte Gaillard : L’association des jeunes entrepreneurs part du principe que l’entrepreneuriat est un moteur essentiel de l’économie de la connaissance et les pays du G20 doivent créer des conditions propices à des initiatives entrepreneuriales généralisées et de grande qualité en particulier chez les jeunes.

Cette année, nous avons travaillé en particulier sur l’axe de l’éducation pour développer l’entrepreneuriat. Différentes pistes ont été évoquées : un enseignement plus adapté au monde moderne, la transmission d’une culture entrepreneuriale dès le plus jeune âge : pousser à la prise de parole, valoriser la culture du risque, parler d’expérience plutôt que d’échec, développer le travail en groupe, en coopération, familiariser les élèves aux outils numériques, contribuer à l’innovation et aux compétences adéquates.

Vous avez aussi parlé mobilité internationale et fiscalité.

C.G. : En effet. Nous considérons qu’une économie mondiale en pleine croissance exige la libre circulation de ses principaux créateurs d’emplois, que sont les entrepreneurs. Nous avons ainsi proposé un programme de visas pour jeunes entrepreneurs, une sorte de programme Erasmus, à l’échelle du G20, pour les jeunes dirigeants.

« Il faudrait aller plus vite pour que la France devienne un modèle, qui encourage l’initiative et l’esprit d’entreprendre. »

La fiscalité aussi a été abordée. Elle est devenue beaucoup trop complexe, alors qu’un entrepreneur a besoin de règles fiscales prévisibles et simples. Pourquoi ne pas tout reprendre à zéro pour tout simplifier ? Cela relève peut-être de l’utopie, mais pourquoi pas finalement… Il y a des avancées en France, il y a des démarches positives pour l’entrepreneuriat, mais je crois qu’il faudrait aller plus vite pour que la France devienne un modèle, qui encourage l’initiative et l’esprit d’entreprendre.

Que retirez-vous de cette expérience ?

C.G. : Cette participation a été une super expérience. J’ai pu avoir des échanges très riches avec des chefs d’entreprise d’horizons très divers. Nous avons tous nos différences, mais nous avons tous en commun la volonté de faire avancer les choses, d’être acteurs du changement. Nous voulons que ça bouge et nous aurons fait ce que nous pouvons à notre niveau.

Cette expérience me nourrit aussi de nouvelles idées pour mon entreprise, son développement futur. Elle m’ouvre à des problématiques qui vont au-delà de mon territoire et au-delà de ma propre entreprise. Côtoyer 30 entrepreneurs français de haut niveau et 270 entrepreneurs internationaux, cela donne forcément des idées ! C’est inspirant.

Comment et pourquoi se retrouve-t-on dans ce genre d’aventure ?

C.G. : Je regardais cet événement depuis quelques années avec envie. Cette année, j’ai décidé d’y aller, de déposer un dossier. Pour faire partie des « élus », il faut diriger une TPE ou PME d’au moins trois ans, réaliser au moins 3 millions d’euros de chiffre d’affaires pour une start-up, entre 10 et 50 millions d’euros pour une PME. L’investissement associatif de l’entrepreneur est aussi important. Me concernant, je suis membre du Centre des jeunes dirigeants de Toulon depuis 5 ans, je suis investie dans les Cyberelles (réseau d’entraide et de solidarité au féminin, ndlr), je témoigne régulièrement sur l’entrepreneuriat féminin.

« Il est devenu primordial de partager, de porter la bonne parole, de saisir toutes les initiatives qui vont dans le sens de la promotion de l’entrepreneuriat. »

Si j’ai choisi de participer à cet événement c’est parce que je pense qu’il est devenu primordial de partager, de porter la bonne parole, de saisir toutes les initiatives qui vont dans le sens de la promotion de l’entrepreneuriat. Lorsque j’ai créé Berceaumagique.com, je n’avais aucune expérience dans le domaine… Alors si je l’ai fait, je considère que tout le monde peut le faire. Beaucoup de personnes ont du potentiel et se freinent parce que l’environnement ne les incite pas à se bouger.

J’avais aussi l’envie de relayer cet événement en local… Car localement aussi, il y a des choses à faire. Des politiques découvrent encore que nous existons, alors que nous créons de la valeur et des emplois depuis 14 ans, à Toulon. Aujourd’hui, je suis très tentée de recommencer… Je verrai l’année prochaine.

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