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Carbon Blue offre une seconde vie en circuit court au plastique
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Carbon Blue offre une seconde vie en circuit court au plastique

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Issu d’une famille d’entrepreneurs passés maîtres dans le recyclage du plastique, Stéphane Testa a décidé de créer Carbon Blue, un cluster d’ateliers dédiés à la valorisation du plastique. Une première antenne verra le jour en 2021 à Gémenos avant d’être dupliquée sur l’ensemble du territoire français.

Avec Carbon Blue, Stéphane Testa offre une seconde vie aux déchets plastiques en les transformant en planches ou objets designs — Photo : Carbon Blue

Avec 10,1 millions de tonnes produites chaque seconde, le plastique est devenu le matériau le plus fabriqué au monde, en même temps qu’il est devenu un fléau, puisque plus de 40 % de ce plastique n’est utilisé qu’une fois, avant d’être jeté, et dont plus de 13 millions de tonnes échouent dans les océans chaque année. Ce plastique, la famille Testa (groupe EPI, 22 salariés pour un chiffre d'affaires de 2M€) le travaille depuis quatre générations et lui offre depuis plusieurs années une seconde vie dans le mobilier urbain, grâce au « Recyclène », une matière 100 % recyclée et 100 % recyclable.

Des Fablab autour du plastique recyclé

Cette histoire, couplée à une prise de conscience personnelle, a inspiré à Stéphane Testa , dirigeant-fondateur, son projet Carbon Blue, dont la première « usine de ville », accompagnée par l’Ademe, verra le jour en début d’année, à Gémenos. Cet atelier à taille humaine, ouvert à tous, sera équipé de machines pour collecter, broyer, faire fondre et modeler les déchets plastiques afin de créer de nouveaux produits. « Designers, menuisiers, ébénistes industriels ou encore particuliers se retrouveront pour créer ensemble des produits innovants en utilisant les ressources délaissées que représentent les déchets plastiques », explique Stéphane Testa.

Carbon Blue veut être une solution en circuit court pour transformer le plastique en objets de design ou en plaques pouvant servir à la réalisation d’agencements de boutiques, de mobiliers d’extérieur ou d’intérieur. Des partenariats ont, par ailleurs, été noués avec l’ESDAC d’Aix-en-Provence, école supérieure de design, communication et arts appliqués et l’École nationale supérieure de création industrielle, à Paris pour « imaginer les produits de demain. »

10 à 15 ateliers par an

Le premier atelier, pensé comme un prototype, servira de modèle à suivre pour susciter des vocations et dupliquer Carbon Blue sur l’ensemble du territoire national, voire au-delà. « Nous ne voulons pas révolutionner quoi que ce soit. Nous voulons simplement proposer une voie parmi d’autres, tout en redonnant un emploi (deux à trois postes par atelier, dont un gérant autoentrepreneur) à ceux qui en sont éloignés. Nous souhaitons récréer un artisanat de proximité, apporter notre modeste contribution à la réutilisation des déchets plastiques, tout en proposant des modules pédagogiques de sensibilisation », explique Stéphane Testa, qui assure que ces ateliers sont économiquement viables, dès leur ouverture.

« L’investissement de départ s’élève à 50 000 euros maximum et peut éventuellement être soutenu par l’Ademe ou les collectivités régionales », souligne l’entrepreneur. Stéphane Testa prévoit d’ouvrir un ou deux ateliers en 2021, puis entre 10 et 15 par an pour que, demain, le recyclage du plastique fasse partie intégrante de la vie des habitants d’une ville ou d’un quartier.

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