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C2Care prend son envol
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C2Care prend son envol

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La start-up toulonnaise C2Care a lancé sa technologie de réalité virtuelle pour traiter les phobies. Unique en France, testée et validée scientifiquement, cette technologie répond à une forte attente des professionnels de santé et de leurs patients.

— Photo : DR

Quelques mois après sa création en décembre 2015 et sa sortie de l'Accélérateur By TVT, la start-up C2Care a officiellement lancé sa technologie. Cette technologie de réalité virtuelle, testée et validée scientifiquement en partenariat avec des médecins de l'Hôpital La Conception à Marseille, propose de révolutionner les pratiques thérapeutiques des personnes souffrant de phobies, stress ou addictions. Hyperréalistes et suivant un protocole médical précis, les environnements C2Care ont été conçus avec les plus récentes techniques de rendu visuel et permettent une immersion totale. De la claustrophobie au vertige en passant par la peur de l'avion, de la foule ou des petites bêtes, chaque phobie a son environnement.

Un modèle économique Inspiré de la téléphonie

Les deux créateurs de C2Care, Romain Streichemberger et Pierre Gadea ont boosté leur projet et ont confirmé leur envie d'entreprendre au sein de l'Accélérateur By TVT, Toulon. « Avant l'Accélérateur, nous étions deux à travailler sur ce projet. À la sortie, 48 personnes, dotées d'expertises indispensables, avaient au moins travaillé une heure sur C2Care », raconte Pierre Gadea. Puis, le Crédit Agricole Provence Côte d'Azur et un investisseur privé ont cru en leur projet et ont financé l'achat de matériel, nécessaire au démarrage ! « Pour aller vite, nous travaillons sur un modèle identique à celui de la téléphonie. Nous fournissons le matériel (des casques) et l'accès au logiciel se fait sur abonnement ». Pour ses premiers pas, C2Care a élu domicile au sein de la pépinière toulonnaise de TVT et embauché quatre personnes, « des talents Made In Toulon ». Il ne lui restait plus qu'à faire son entrée sur le marché.

Prêt au décollage

Le lancement commercial est déjà une réussite médiatique. Moins de 24 heures après l'officialisation du lancement, les deux créateurs avaient déjà enregistré deux émissions, l'une pour BFM TV, l'autre pour le journal télévisé de 13 h de France 2. L'offre de C2Care a de quoi séduire. Elle adresse indirectement six millions de Français souffrant de troubles anxieux, elle repose sur une innovation, la réalité virtuelle, elle est unique : « Nous sommes les premiers en France à lancer un tel produit et cinq sociétés développent une solution identique dans le monde », précise Pierre Gadea. Reste désormais à transformer l'engouement des médias en business. « D'ici à la fin de l'année, nous prévoyons de signer 160 clients en France, soit 0,25 % du marché des professionnels de la santé mentale et 35 clients à l'international. En 2017, nous devrions compter 500 clients en France et 300 à l'international et un total de 1 280 à l'horizon 2018 ». Si ces perspectives se concrétisent, C2Care réalisera 57 000 euros de chiffre d'affaires cette année, 510 000 euros dans deux ans et 1,2 millions d'euros dans trois ans.

Stratégie commerciale « vieille école »

Pour parvenir à leurs fins, Pierre Gadea et Romain Streichemberger espèrent prochainement réaliser une levée de fonds de 150 000 euros. Ils ont aussi opté pour une stratégie commerciale « vieille école », totalement assumée : « Sachant que 97 % des courriers personnalisés sont lus, nous avons adressé des lettres personnalisées par voie postale aux professionnels de santé ». Une fois la lettre ouverte, ils ont toutes les chances de transformer l'essai : « C2Care répond à une réelle attente des professionnels et de leurs patients car la thérapie par réalité virtuelle a des bénéfices pratiques, thérapeutiques, économiques et de santé publique ». Pour conquérir au-delà des frontières françaises, ils ciblent en priorité les pays francophones. Ils travaillent en partenariat avec des professionnels de santé sur place et misent sur les leaders d'opinion. Ils ont en outre traduit leur site Web en cinq langues. Puis l'international, Romain Streichemberger connaît bien : lors de sa précédente aventure entrepreneuriale, son entreprise LookAtMyGame, spécialisée dans l'édition de logiciel de jeux vidéo, réalisait 95 % de son chiffre d'affaires à l'export.

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